Jungle Cruise par pierrick_D_

Durant la Première Guerre Mondiale Lily Houghton,une botaniste anglaise,est parvenue à se procurer une carte indiquant l'endroit en Amazonie où se trouverait une mythique plante dont les pétales,"les larmes de lune",permettraient de guérir toutes les maladies.Flanquée de son frère précieux et trouillard elle déboule au Brésil où elle loue les services de Frank Wolff,un pilote de bateau aventurier qui doit la conduire à la fameuse fleur miraculeuse.Cette production Disney est inspirée d'une attraction des parcs de la firme.Comme "Pirates des Caraïbes",oui,mais ce n'est pas du même niveau,c'est le moins qu'on puisse dire.La réalisation a été confiée à Jaume Collet-Serra,dont on croyait qu'il n'était bon qu'à filmer des thrillers nazes avec Liam Neeson et qui prouve ici brillamment qu'il peut aussi bien shooter des films d'aventures débiles avec Dwayne Johnson.Il faut dire à sa décharge que le scénario est l'oeuvre du redoutable duo Glenn Ficarra-John Requa,qui écrivent des conneries à la chaîne mais en filment également avec des monuments du cinéma tels que "Crazy,Stupid,Love" par exemple.On a souvent cité en référence à "Jungle Cruise" le "A la poursuite du diamant vert" de Zemeckis à cause de l'opposition genre chien et chat entre Frank et Lily qui rappelle aussi "African Queen".Il y a de ça mais pas seulement,le film ressemblant à un grumeleux mélange de "Indiana Jones","Highlander" et "Aguirre,la colère de Dieu".Pour synthétiser le truc disons qu'on a une héroïne crispante,un script qui démarre par une intrigue "bateau" vue mille fois pour évoluer vers un délire de drogués,une musique atroce pourtant signée James Newton Howard,des scènes d'action illisibles genre 20000 plans à la seconde,un humour de cour d'école maternelle,des effets numériques immondes et des comédiens de seconde zone qui se croient au Grand-Guignol.Ajoutons une bonne dose de cancel culture,on est chez Disney quand même, avec un personnage de femme plus maligne et meilleure combattante que les hommes en dépit d'un physique de crevette,son frangin pédé et sa lutte contre le commerce d'animaux exotiques,plus un happy-end aberrant qui voit les héros ramener triomphalement le remède universel.Ah bon?Sans blague,toutes les maladies auraient aujourd'hui disparu alors?Et on ne nous a pas prévenus?Les clowneries ineptes se succèdent donc à un bon rythme entre incohérences,invraisemblances et bons sentiments niaiseux au gré des étranges embardées d'un récit écrit par des demeurés à l'usage des neuneus.The Rock s'en sort à peu près en baroudeur macho mais reste très en-dessous de Michael Douglas ou Harrison Ford.Quant à Emily Blunt,elle n'est définitivement pas équipée pour jouer les aventurières intrépides et inoxydables,submergée qu'elle est par le ridicule.Jesse Plemons en grand méchant allemand à accent teuton démentiel repousse très loin les limites de ce qui est humainement supportable pour le spectateur alors que Paul Giamatti est sous-exploité dans un rôle indigne de lui.Notes et critiques de films de Jaume Collet-Serra publiées précédemment:"The passenger"-3,"Night Run"-1,"Non-stop"-1,"Sans identité"-4.Moyenne:2.