Smile ! Though your heart is achin' Smile !

Certains le voit comme un pamphlet qui remet en cause un système politique favorisant les riches, j’ai envie de dire oui mais non car c’est avant tout un film sur un homme délaissé par la société, une société qui sera victime de sa propre création. Si le film semble diffuser un message politique, il le fait de façon involontaire comme le personnage d’Arthur qui se défend d’être engagé politiquement et qui se retrouve propulsé symbole d’un soulèvement du peuple.


La représentation de la société se fait à travers différents niveaux dans le film : la famille avec la mère d’Arthur, l’amitié avec ses collègues, l’amour avec Sophie, le milieu professionnel avec son job de clown et son rêve de devenir comédien, et la ville de Gotham. On s’aperçoit très vite que le personnage d’Arthur n’arrive à s’épanouir dans aucunes de ses enveloppes sociales. Sa condition mentale en est la principale cause et Arthur se révèle en être conscient quand il dit à sa psychiatre qu’il se sentait mieux quand il était interné.


Sa mère, la dernière chose à laquelle il pouvait se raccrocher, est responsable de sa condition mentale donc de tout son malheur. Cette révélation au sujet de sa mère est le point de non-retour dans la folie d’Arthur. Après avoir gravi tant de fois ces escaliers afin d’échapper à la folie de la ville et la sienne, c’est en Joker qu’il les redescend, enjoué et prêt à embrasser le chaos.


Le personnage est comme il fallait s’y attendre lié à Batman mais Todd Phillips évite d’en faire trop, même si le coup du “Bruce, je suis ton demi-frère.” m’a fait un peu peur, il s’agissait juste d’une façon habile de brouiller les pistes quant aux origines d’Arthur. Origines inconnues car nous apprenons qu’il a en fait été adopté, ce qui donne un côté vraiment énigmatique au personnage. Dans cette version, c’est le Joker qui donne naissance au Chevalier de la Nuit, en provoquant indirectement l’assassinat des parents Wayne. Ce qui tue les parents de Bruce, ce n’est pas le Joker mais ce qu’il représente, le chaos.


Au final, un très bon film qui n’intègre pas l’univers cinématographique DC et qui se veut réaliste. On y trouve un arrière-goût de Taxi Driver ce qui n’est pas pour déplaire. Les internets veulent une suite directe ou à travers The Batman de Matt Reeves, le faire serait une grosse erreur.


Et pour finir : “Il suffit d'une seule mauvaise journée pour réduire l'homme le plus sain d'esprit du monde à la folie...Juste une mauvaise journée"

Matthieu_Lannée
8

Créée

le 23 oct. 2019

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