F is for Facile

Encore un film ou les critiques disent tout et leur contraire et pourtant, je ne peux m’empêcher de déceler la vérité dans les deux extrêmes :
« Mise en scène sèche et puissante. Récit politique asphyxiant et violent. » « Un long-métrage unique » « Radical, prodigieux et viscéral »
« La créature sonne terriblement faux. » « Il n'y a pas de scénario, c'est le nihilisme pour les imbéciles » « un film pratiquement de fachos » « vide et répétitif » « très mauvais », « vulgaire », « détestable »
Peu fan des Marvel mais très sympathisante de Batman, c’est avec excitation et appréhension que je vis enfin (probablement trop tardivement) le tant attendu et polémique Joker. Sans revenir sur tout ce qui a été dit, je ne peux m’empêcher d’apprécier tout en nuançant la justesse des critiques – bonnes et mauvaises.
En effet, sans crier au génie, on ne peut s’empêcher d’admirer le jeu hors du commun de Joaquin Phoenix et ce, dès la première image. On rentre sans effort dans l’ambiance de Arthur et ses problèmes : lugubre, sombre, folle et cette attente taxi-drivenne…ce sentiment que l’on connait et reconnait lorsque on sait que quelque chose va se passer et faire tout basculer . Défi relevé pour Todd Phillips de ne pas tomber dans les cliches et l’attendu ou au contraire, de vouloir surprendre a l’excès. On observe la descente aux enfers de l’homme, déjà fou, que la société de Gotham va faire sombrer et la est justement, une des forces du film : le réalisateur a su en ces temps manichéens ou chaque film se doit d’être catégorisé gauche ou droite, politiquement correct ou pas, libéral ou facho, ne pas tomber dans la bien pensance ou dans la provocation en évitant une critique trop profonde de la société. Film de droite ? et bien non, juste PAS un film de gauche (déjà insupportables pour nos amis bobos).

Malheureusement, a force d’éviter de prendre parti, le film reste beaucoup trop en surface et en sortant du film, un mot est reste dans mon esprit : Facile.

Et c’est là que je ne peux m’empêcher d’entrevoir la vérité dans les critiques de nos chers amis du masque et la plume- malgré le talent indéniable du réalisateur et de l’acteur, les thèmes abordes et la façon de le faire sont d’une grande facilite. Quoi de simple que de jouer au fou ? Allez Jojo on a compris : Bravo le clown ! Pour son rire incontrôlable, bravo ! Pour son regard glaçant, bravo ! pour sa mère psychopathe bravo ! Au bout d'un moment, ON A COMPRIS. Et oui, malgré qu'il soit excellent, ça sent l'oscar a plein nez...C'est du GRAND jeu, peu de finesse ....Rien de surprenant ni de révolutionnaire, rien qui va au dela de la folie alors que Joker...c'est tellement plus.
Incomparable a la puissance de Heath qui nous avait bluffe en quelques minutes par la puissance et la profondeur du rôle.
Film trop violent ? a mon avis, il ne l’était pas assez – ou est la cruauté légendaire du vrai Joker dans ce clown rate qui arrive au pouvoir par erreur ?
Libre a Todd et Joaquin de faire de leur personnage quelque chose de différent mais on a perdu au change.

En conclusion, un bon film voir un très bon film mais pas un chef d’œuvre. Tout comme son personnage, Todd frôle l’excellence du bout des doigts…tout comme il a frôle mon 9 sans l’atteindre.