Un élargissement étonnant d’un univers d’assassins.

La fin du premier était loin d’être une conclusion satisfaisante pour un vengeur flingueur aussi démoniaque que John Wick. Ce dernier n’avait pas encore récupéré sa bagnole et c’est justement ce contexte qui s’installe dès le début de cette suite. Le réalisateur Chad Stahelski avait créé la surprise en inventant un nouveau genre de film d’action se basant sur ce qui a de plus jouissif et de plus spectaculaire à nos yeux, c'est-à-dire des gunfights carabinés, des combats à main nue techniquement efficaces, des environnements luxueux ou nocturnes et un monde pullulant des assassins extrêmement dangereux, tous habillés de manière chic.


C’était l’idée scénaristique du premier film, l’idée est la même pour cette suite qui envoie bien du lourd. Le début commence très fort par une scène de baston mécanique et très poussée, avec un John Wick qui non seulement doit se défendre face à des agresseurs impitoyables mais également éviter des bagnoles lui fonçant dessus. C’est une signature très prometteuse, nous signalant qu’on est très loin d’un simple film d’action banal. Cette vision est également la même pour tout le reste du long-métrage, elle développe encore plus l’identité de John Wick et de ses obligations professionnelles, décrivant même une injustice infâme et tordue qu'un tueur doit subir dans ses activités. Le metteur en scène décrit un métier de tueur qui nous dépasse, qui est même jamais vu au cinéma, forçant à nous faire croire qu’on est face à une série de vengeances qui ne connaît pas de fin.


C’est le scénario qui est nous est proposé, John Wick voulait prendre sa retraite mais il est, à contrecœur, contraint d’accomplir un travail demandé par un puissant membre d’une organisation criminelle italienne et quand John fait le travail qui lui était demandé, il est soudain poursuivi par des tueurs machiavéliques. Je crois qu’on ne peut pas être plus clair que ça, l’action est sans doute l'élément qui va être la pièce maitresse du long-métrage, environ 80 % du long-métrage en est composé et ce n’est pas de l’action qui est tournée avec un petit budget financier. Les combats sont jouissifs, techniquement bien animés par des mouvements mélangeant habilement le style art martial et celui du gunfight et c’est calibré pour nous balancer à la gueule des sensations fortes et sensibles. Le film assume totalement son genre mais pas que... Une certaine préparation est faite avant la plupart des scènes de combat.


Une préparation pendant laquelle la tension grimpe à un niveau qui nous hypnotise carrément, au point de savoir à quand le conflit va éclater. Pendant le visionnage, on peut repérer beaucoup de bonnes idées pour diversifier les scènes de combat, ça peut passer par une tuerie au crayon (référence dite au premier film), d’une chute sur les marches un escalier pierreux ou carrément dans un espace limité par des miroirs, une scène qui m’a pas mal fait rappeler le combat final avec Bruce Lee dans le film Opération Dragon. Concernant le casting, Keanu Reeves confirme avec bonté la star experte de films d’action. Il prouve avec sagesse et bonté son fort potentiel à casser pas mal de gueules de truands tout en gardant un charisme indécrochable dans les scènes de fight, les autres participants sont assez convaincants dans l’ensemble, il y a juste Ruby Rose qui aurait pu être mieux étudiée et avoir un look plus féminisé, elle fait trop mec dans ses habits virils.


La photographie est d’une beauté incontestable, en particulier les décors utilisés pour filmer les scènes se déroulant à Rome. Ça nous fait rêver, ça nous donne envie, c’est même un sérieux coup de pub assez motivant pour voyager, une bonne raison de découvrir cette production tout en restant émerveillé des scènes de combat farouches, dans des endroits hautement fabuleux. Le montage est de haute qualité, à part à quelques endroits où j’ai été un peu perdu pendant un court moment, jusqu’à que je comprenne qu’il s’agit de combats se produisant chacun à un moment différent. Un film peut-être légèrement en dessous de son prédécesseur mais dans l'ensemble excellent, avec une fin s’ouvrant vers une nouvelle suite qui nous intrigue pas mal, incitant à nous faire croire qu’on n’a pas encore tout découvert de cet univers d’assassins qui cache bien ses surprises. 8/10



Considère ça comme une courtoisie professionnelle !


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le 1 juin 2019

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LeTigre

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