En 2001 sort Jason X qui malgré son titre n'est pas la version pornographique de Vendredi 13 avec un Jason exhibant sa grosse machette à des jeunes gens copulant joyeusement dans des tentes Quechua enfumées de vapeurs de cigarettes qui font rire. Jason X (X pour 10 donc) est une nouvelle fois mis en chantier en attendant de finaliser un Freddy VS Jason encore perdu dans les limbes et pour que le personnage continue d'occuper le terrain quitte à l'envoyer dans l'espace. Car oui après les cochons, le Leprechaun, les Critters et Pinhead c'est au tour de Jason de se retrouver balancé dans le futur et dans l'espace.
Le fameux tueur se retrouve donc cryogénisé par l'armée faute de pouvoir être détruit. Après quatre siècles d'hibernation il est retrouvé puis décongelé par l'imprudente équipe d'un vaisseau spatial qui pense avoir trouvé un beau spécimen de leurs ancêtres les terriens.
Jason X réalisé par James Issac est presque aussi con que son concept de départ mais le film est aussi diablement plus fun et amusant que la majeure partie des suites mises en chantiers depuis plus de vingt ans. Le film ressemble à un gros Z qui aurait mal digéré Aliens et Terminator pour en recracher une sympathique série B aussi généreuse que maladroite. Si les personnages ne sont clairement pas des prix Nobel de physique quantique, le casting est lui plutôt agréable et dans l'ensemble ça joue tout de même bien mieux que dans les pires volets de la saga. Le personnage de la femme androïde Kay-Em 14 jouée par Lisa Ryder est vraiment super cool et c'est assez jubilatoire de la voir en combinaison noire moulante démastiquer Jason entre kung-fu acrobatique à la con et bon gros shots gun bien vénères qui lui arrache les membres un par un. Rétrospectivement je crois même que c'est peut être mon personnage féminin préférée de la saga tout juste derrière Ginny dans Le Tueur du Vendredi. Même si bien sûr l'ensemble fait parfois un peu cheapos et que les effets numériques accusent le poids du temps, j'aime bien cette approche colorée du futur avec plein de diodes de toutes les couleurs et des lumières vertes, bleus et rouges. Dans ce registre d'idée la combinaison spatiale rouge sang portée par Peter Mansah vers la fin du film est vraiment une des jolies petites réussite de ce Jason X.
Autre belle et amusante petite réussite (Oui on parle bien de petites choses), le film baigne dans un esprit un peu méta assez rigolo (Scream est bien sûr passé par là) avec cette scène qui me fait toujours autant marrer et qui replonge Jason vers Crystal Lake avec deux jeunes filles pas frileuses et fumeuses de pétards qui invite notre grand gaillard à les rejoindre dans les duvets. A l'origine madame Voorhees devait même faire une petite apparition dans cette réalité virtuelle mais Betsy Palmer déclinera malheureusement l'invitation. Le film est globalement bien rythmé, y-a David Cronenberg qui vient mourir pour la blague et le film offre deux trois meurtres vraiment très réussis comme l'excellente scène avec la tête cryogénisée et explosée contre une table. Alors bien sûr le film est très con mais objectivement on s'emmerde quand même beaucoup moins que devant bon nombre d'épisodes précédents de la saga. Les marines badass de l'espace avec leurs grosses pétoires semblant sortir d'une version bis italienne de Aliens, les grosses collisions de vaisseaux qui font des explosions spatiales, les acteurs qui tremblent pour nous faire croire à des chocs cosmiques comme dans un vieil épisode de Cosmos 1999 et le über Jason version Terminator avec sa tronche de Predator chromé sont des choses que je trouve plutôt réjouissantes. Et puis franchement que le petit Jacky (Voir critique de Vendredi 13) termine en version astronautes tunning jantes aluminium chromé est un bel exemple de réussite sociale pour un petit gars qui partait avec peu d'atouts dans le maillot de bain.
Je crois que je n'ai jamais suffisamment été fan de la saga des Vendredi 13 pour m'offusquer de la voir partir dans des délires aussi ouvertement bis, foutraques et colorés que ce Jason X. Pour être franc, mais ne le répétez pas trop fort, je crois même que j'aime ça !