Iron Man 3 ou l’art du changement dans la continuité. La continuité c’est un Robert Downey Jr toujours aussi roublard et cabot, une Gwyneth Paltrow toujours aussi « grande blonde classe, voluptueuse et belle à défroquer un prêtre » (au sens propre). Le changement, le seul mais sur lequel tout le film repose, c’est un Iron Man qui en prend plein sa face, enchainant les genoux à terre et les baffes dans la tronche.

Il y a surement un peu de sadisme à prendre tant de plaisir à voir un super-héros sans plomb 98 (écologie oblige…) souffrir autant pendant en gros les trois-quarts du film. Soit c’est le côté malsain de l’affection qu’on porte à ce genre de personnage, le côté obscur de l’amour en somme. Soit c’est parce-que, tout invincibles qu’ils sont ces super-héros, c’est finalement dans la souffrance qu’ils s’humanisent le plus. Sans compter, il faut bien l’avouer, qu’on est bien au parfum que plus notre bonhomme de fer va souffrir, plus sa vengeance sera terrible, démesurée et promettra des scènes de total portnawak jouissif genre : « Maint’nant ça va chier ! ».

En fait c’est là qu’on est presque déçu, on lit les synopsis et on sait que la dernière scène sera truffée de tout plein d’armures dans le ciel qui vont mettre sa pâtée au super-vilain. Sans être à côté de la plaque, il faut admettre qu’on reste sur sa fin, à croire que Shane Black s’est bridé, qu’il a eu peur d’en faire trop, comme si c’était possible d’en avoir trop dans ce genre de film. On aurait voulu des explosions encore plus énormes, des morceaux de bravoure encore plus irréalistes et du titanesque encore plus titanesque, on repassera.

Il reste que Robert Downey Jr est aux petits oignons, il est pénible ce mec : beau gosse, bourré de talent et surement de thunes, fort heureusement nos femmes sont réalistes et le savent inaccessible mais quand même, on aimerait bien que des fois elles fantasment comme ça un peu sur nous aussi. Face à lui (ou presque), Ben Kingsley en terroriste assure et devient hilarant quand on découvre qui il est vraiment, une petite cerise sur le gâteau en fait. Que dire de Gwyneth Paltrow ? Que nos femmes la trouve pénible : elle est belle gosse, bourrée de talent et surement de thunes, fort heureusement nos femmes savent que nous sommes réalistes et la savent inaccessible mais quand même, elles aimeraient bien que des fois on fantasme comme ça un peu sur elles aussi.

On n’ira pas jusqu’à dire qu’Iron Man 3 est un tournant qui ferait du film une référence d’un genre auquel il donnerait (enfin) ses lettres de noblesse. Mais quand même, un super-héros à terre, à poil (au sens figuré mesdames, pfff…) et absolument seul ça donne un peu d’ampleur à une franchise qui se contente jusqu’ici de distraire avec des (bons) effets spéciaux très très répétitifs. Il n’y a en fait que dans Avengers qu’on l’avait eu ce portnawak grandiose et excessif jusqu’à l’abus. Guillermo Del Toro vient de le démontrer, quand on maîtrise la technique et la mise en scène, le grandiose n’a plus de limites et devient crédible, à méditer pour un éventuel Iron Man 4.
Jambalaya
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le 12 oct. 2013

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Jambalaya

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