Quel dommage de s'appeler "Into the wild" et de faire aussi peu hommage à la nature... Tout ce qu'on voit, en long en large et en travers, ce sont des visages, en gros plan, des cheveux, des nuques... De l'Alaska on ne voit rien, de Anza Borrego non plus, de la Californie nada... On est loin des Danse avec les loups et autres Le Nouveau Monde qui contemplent une nature pure et magnifiée. Pourtant, j'ai espèré en voir, de la nature, jusqu'à la fin même, lorsqu'il grimpe pour arriver au panorama avec papi. Ba non. Tu vois encore sa tête à lui, et celle de papi. Aucun bol d'air, aucune respiration, aucun "waouh bordel que c'est beau le "wild"... Tout un road trip sans voir le paysage rend le film particulièrement étouffant, c'est con quand on veut parler de liberté.

Et pourtant, la perspective d'un film, de Sean Penn, sur une ode à la liberté totale, c'est plutot le genre de trucs qui me fait frémir. Mais là rien.

C'est bien joué, Emile Hirsch n'a pas à rougir. Mais quelle sympathie ressentir pour ce jeune homme au vernis parfait, qui joue au Supertramp alors que clairement il a tout du fils de bonne famille ? Quelque chose cloche. Si elle n'était tirée d'une histoire vraie, je dirai que le réalisme n'y est pas.

Les raisons de sa colère sont faibles, les parents clichés, arrivé en Alaska, il reproduit tout ce que ferait n'importe quel homme en société : douche, bus-maison, coups de machette dans les végétaux et chasse au fusil. Et puis deux ans de préparation et à aucun moment il ne s'est dit que la chasse ne serait pas vivrière et qu'il allait peut etre falloir apprendre à connaitre les plantes ? Deux ans de voyage et ses bouquins sont neufs comme au sortir de la librairie ? Et puis pourquoi un gars qui a l'air d'aimer les gens comprend, après deux années de solitude, qu'en fait, ba l'enfer, c'est pas toujours les autres ?

Alors c'est surement pas très très sympa, mais quand il s'est retrouvé à se tortiller de douleur et à y passer, ma première pensée a été : "bien fait pour ta gueule". Aucune sympathie vous dis-je. Alors de l'empathie...

Reste la BO, très bonne. Si mes yeux ne se sont pas régalés, mes oreilles au moins ne sont pas restées sur leur faim.

Deathproof
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ouais, mais non -du film grand public qui n'a pas conquis mon coeur-

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le 30 oct. 2023

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Deathproof

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