James Wan en termine avec l'horreur de manière efficace

James Wan tire sa révérence ! Du moins à un genre de films bien précis (le réalisateur quittant l’horreur pour se lancer dans la grosse production, en démarrant par Fast & Furious 7). Et pour son baroud d’honneur, Wan décide de livrer la suite de son marquant Insidious, l’un des derniers long-métrages à avoir titillé le palpitant de bien des gens. Et comme si cela ne suffisait pas, le réalisateur s’est offert cet été une inestimable avec Conjuring : les dossiers Warren. Film d’horreur grandement efficace et qui a rencontré un succès incontestable. Alors ? Insidious : Chapitre 2 nouveau titre incontournable du cinéma d’horreur ?

Pour commencer, Insidious 2 n’est déjà pas un opus de plus. Il s’agit là d’une véritable continuité, reprenant aussitôt la fin du premier épisode. Où la famille Lambert déménage chez la mère de Josh (le père de famille) afin de s’éloigner de ce que tous ont vécu. Mais en allant chercher leur fils Dalton dans un monde fait de ténèbres, est-ce bien Josh qui est revenu dans la réalité ? Il semblerait bien que non, vu que les phénomènes paranormaux vont reprendre leur cours ! Autant avoir vu le premier film en quelque sorte, vu que les personnages sont quasiment les mêmes (la famille toute entière y compris la grand-mère et les deux « ghostbusters », entre autres). Et ainsi ne pas se perdre. Quoiqu’en y regardant de plus près, le scénario d’Insidious 2 est bâti de sorte à ce que l’on ne soit pas paumé. En même temps, ce n’est pas par son histoire que ce film devait briller

Car si l’on s’arrête sur le script, il faut bien reconnaître que l’équipe s’est montrée à cours d’idée. Il est vrai qu’Insidious premier du nom n’était pas un exemple question originalité, reprenant des ressorts scénaristiques (un démon harcelant une famille, dont la présence est révélée par du paranormal) et horrifiques (portes qui claques, silhouettes, musique soudaine à fond…). Cette suite reprend exactement ces mêmes critères, du moins dans sa première partie. La seconde nous plonge dans un délire d’entre-deux mondes encore plus poussé que dans le 1, qui fait perdre au film une grande crédibilité et un peu de son côté angoissant. Et comme si cela ne suffisait pas, Psychose semble avoir été le modèle d’Insidious, tant l’on retrouve cette histoire de dédoublement de la personnalité. Avec ce psychopathe qui prend le « rôle » de sa mère tyrannique. Ou même encore Shining, où le père brise les portes afin de tuer ses proches. Jusqu’à des passages en found footage (caméra amateure), semblables à [REC]. De quoi baisser l’estime de cet Insidious 2 face à son prédécesseur.

Mais fort heureusement, ce n’est pas du côté de son scénario que le film se montre efficace. Et comme pour le premier opus, James Wan nous livre un divertissement horrifique de bonne facture. Quoique moins exaltant que le 1. Notamment à cause de quelques effets grands guignolesques utilisés lors de la seconde partie du film (cette « mère-démon » qui se met à hurler fait plutôt rire qu’autre chose). Sinon, James Wan prouve encore qu’il est le meilleur à procurer des moments d’angoisse qui font véritablement mouche. Sa caméra sait toujours où se placer par rapport à l’action et aux personnages. Le silence se fait lourdement ressentir, pour laisser finalement place à ces mythiques violons qui grincent à faire réveiller un mort. Le montage est réalisé avec savoir-faire pour parachever comme il faut cette atmosphère cauchemardesque. Encore une fois, Wan sait surprendre et effrayé (sauter de son fauteuil ou bien se boucher les oreilles va devenir une habitude dès les premières minutes). Il se permet même d’ajouter une bonne dose d’humour (via les « ghostbusters), histoire de détendre agréablement l’ambiance.

Depuis le début de cette critique, je ne cesse de descendre la seconde partie, une exagération délirante qui laisse la porte ouverte à un troisième opus (dont les producteurs, même sans Wan, feront sans aucun doute !). Mais elle met en valeur la mise en scène de James Wan pour ce qui est de l’action (la vraie, celle qui transpire l’adrénaline). Où le réalisateur filme avec nervosité ce jeu du chat et de la souris entre Josh poursuivant sa femme. De quoi laisser envisager le meilleur envers ce que donnera Fast & Furious 7 !

Du côté des acteurs, il n’y a pas grand-chose à dire. Nous retrouvons les mêmes (Rose Byrne, Patrick Wilson, Barbara Hershey, Leigh Whannell, Angus Sampson) et il est heureux de voir que rien n’a changé dans leur façon de jouer. Notamment Patrick Wilson, qui s’amuse comme un fou à jouer les entités démoniaques. Néanmoins, il est fort dommage que les enfants aient perdu de leur charisme. Je parle surtout de Ty Simpkins, le possédé du premier film, dont l’aura ténébreuse s’est atténuée, laissant place à un jeune comédien sans grande expérience.

Insidious : Chapitre 2 ne sera pas LE film d’horreur de cette année (Conjuring étant déjà passé par là). De plus, il est vrai que James Wan aurait pu livrer bien mieux qu’une simple suite pour les fans du premier épisode. Surtout pour son dernier film d’horreur ! Cependant, Insidious 2 reste un long-métrage horrifique d’une très grande efficacité, qui en fera sursauter plus d’un. Efficacité. Le mot phare du cinéma de James Wan, semblerait-il ! En espérant que le cinéaste la conserve jusqu’au bout !

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le 13 oct. 2013

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