Où est le scrotum de ce putain de chat de merde ?!

Llewyn est un musicien qui affectionne les fonds de bouteilles pour ses fins de soirées. Il boit, squatte les apparts de ses connaissances quitte à dormir au milieu du dépotoir et à l'occas leur tape quelques billets.
Llewyn se produit sur scène dans de petites salles lugubres où il joue de la Folk avec sa gratte non sans un certain talent mélomane, mais ne parvient jamais à trouver le succès.


Les frères Coen ont déjà montré avec - O'Brother - qu'ils aimaient nous parler de musique.
Pour cette fois vu le synopsis, on peut craindre de subir des chansonnettes pendant tout le film, mais ça serait fabuler et se méprendre.
Grâce à un Llewyn magnétique qui établit un contact direct avec le spectateur comme il peut envoûter l'assistance lorsqu'il joue, on se laisse facilement prendre dans le récit qui s'avère très vite touchant et bien ryhtmé.
La construction du personnage telle qu'elle est faite est intéressante. Llewyn ne peut malgré tout espérer vivre de son art car seul sur la scène, il manque de connections avec le public. La faute à son arrogance peut être..."tout ce qu'il touche se change en merde".
Gentil mais "connard", il arrive à se faire détester de tous, les portes se ferment alors, et il précipite sa chute.


La parabole faite par les frères Coen entre Llewyn et le chat, ce foutu chat qu'il cherche presque tout le film, est saisissante. Il le perd comme il se perd lui-même, se cherche en même temps, tantôt en haut, tantôt au creux de la vague, tantôt sûr de lui, tantôt désespéré.


Comme dans - O'Brother - les expressions des personnages sont remarquablement captées par la caméra. Lorsqu'ils chantent, les bouches se tordent, les yeux sourient au loin et se plongent dans les paroles, les cous se meuvent et les bras balancent.
Le film est construit poétiquement, et distille une saveur onirique qui entretien l'intérêt. Big Dan Teague est rembauché pour envoyer des répliques qui cinglent la joue. Les dialogues sont toujours très bons.


Les Frères Coen font de - Inside Llewyn Davis - une oeuvre singulière, touchante et mémorable, qui s'ancre dans le temps avec le simple adage "quand c'est pas nouveau et que ça vieillit pas c'est de la Folk."

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le 18 mars 2014

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FPBdL

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