Indiana Jones et le Temple maudit par Vance

Le plus "Georges Lucas" des Indy était aussi celui que j'aimais le moins : moins évident, moins lumineux, moins rythmé. Et puis, dans la continuité, on s'aperçoit que cette noirceur toute relative emballe un film nettement plus riche, plus dense, avec des personnages à multiples facettes (Indy a plusieurs fois un regard particulièrement cupide et se comporte comme un parfait goujat) et des scènes d'action encore plus énormes. On retrouve aussi des éléments tirés de 1941, comme si Spielberg voulait à tout prix recycler son bébé mal accueilli (les gros gags, la bagarre générale dans le club Obi-Wan). Malgré quelques petits accrocs au montage, la réalisation est fluide mais plus typée que dans le premier, accentuant les plans expressifs (ces très gros plans en légère contre-plongée sont sublimes) et jouant avec la lumière. Et puis c'est aussi sombre que drôle.
Le BD sublime les couleurs (ces rouges !) et les décors, et met en valeur la plastique de Capshaw (dans sa tenue de princesse, miam !) ; il faut aussi ressortir des incrustations limite et quelques matte grossiers.
Un très grand film d'action, qui se hisse désormais aux côtés du premier, plus sobre mais aussi plus dynamique, et qui bénéficie d'une quête plus porteuse.
Quant à la musique, John Williams s'est surpassé, réalisant son meilleur score d'Indy.