L'extrême médiocrité du quatrième épisode avait rehaussé un bref instant celui-ci dans mon souvenir. Maintenant que cette immondice n'est plus qu'un lointain et vague cauchemar, tous les défauts du Temple maudit reviennent en courant.

Toute la deuxième moitié du film, une fois entré dans le passage secret, est abominable. Une succession de scènes de torture rouges auxquelles succède un long tour de grand huit, avant un final torché en deux minutes. Le tout est agrémenté de hurlements hystériques de Kate Capshaw qui n'avait pas besoin de tout ça pour attirer l'attention de son puceau de réalisateur, et de singeries pénibles de demi-lune qui se veut doublure gamin du héros et ne fait que nous encombrer...

Car voilà bien le double échec du film : la tentative de rendre Indiana Jones plus sombre et, en même temps, d'essayer d'attirer un public de gosses... Bête à pleurer.
Le reste du temps, le film s'essaie à copier tous les bons moments du premier, souvent pour le pire, et parfois avec humour, comme la parodie du duel écourté au pistolet... sans pistolet...

Heureusement, il existe la première heure du film.

Tout d'abord, sur "Anything Goes", Spielberg oublie ses derniers regrets de ne pas avoir pu faire de James Bond en signant une entrée en matière particulièrement jouissive. Ensuite, une succession de scènes assez réussies permet au film de garder une bonne tenue (le bivouac, avec Indiana trichant comme un sagouin au poker pour piquer trois pièces à Demi-lune, la cultissime scène du banquet, et la savoureuse tentative de drague à la pomme qui termine superbement cette première partie).

Comme toujours chez Lucas-Harrison, les relations amoureuses se fondent sur le conflit, comme dans les meilleures comédies américaines des années trente, et dans ce domaine, Ford fait des merveilles de goujaterie touchante et de virilité maladroite.

Après, j'aurais presque dû éteindre, mais j'adore voir Harrison s'exhiber à moitié à poil dans ses films, ça fait passer le reste, et puis, il y a encore quelques bonnes secondes à sauver sur la fin, ne soyons pas trop difficiles.

De toutes façons, cet Indiana Jones très moyen reste supérieur à tous les autres succédanés, il y a un chapeau, un fouet et un type mal rasé qui porte le noeud papillon comme personne, donc ça passe...

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le 12 août 2011

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Torpenn

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