Nous avons atteint l'âge où la vie cesse de nous donner des choses et nous les retire peu à peu



  • C’est pas croyable. Pas de traces d’outils. Un morceau de quartz d’une seule pièce. Taillé dans la masse. C’est impossible ! Même avec les technologies actuelles il volerait en éclat. Le cristal n’est pas magnétique.

  • Ni l’or.

  • Mais qu’est-ce que c’est que cette chose ?

  • Peut être que les indiens Nazca croyaient que c’était leur dieu ? Vous croyez que c’est le crâne qui vient de…

  • D’Akator.




Toujours pas trop vieux pour ces conneries, et tant mieux !



Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, c'est un peu comme retrouver un vieux pote complice qu'on n'a pas croisé depuis une éternité, arborant un look un tantinet douteux, mais un sourire éclatant qui nous invite irrésistiblement à lui faire un câlin chaleureux. Réalisé par le légendaire Steven Spielberg et produit par le fantastique Georges Lucas, ce film mérite qu'on lui fasse une petite danse de la victoire, malgré quelques éléments négatifs qui se sont incrustées comme des grains de sable dans nos chaussures. Mais bon, on va dire que c'est comme quand Indiana Jones doit se frayer un chemin à travers un dédale tortueux rempli de pièges mortels : cela ajoute une saveur épicée à l'aventure. Et on peut dire que notre archéologue préféré n'a pas perdu la main. Le voir une fois de plus enfiler son mythique chapeau et manier son fouet avec une assurance inébranlable, dans une posture toujours aussi casse-cou et déterminée, ne peut que provoquer une émotion intense. Un sentiment authentique qui ravive notre amour pour ce cher Indy, au point où l'on se laisse emporter dans un tourbillon d'excitation, espérant que notre amour résiste à cette nouvelle aventure palpitante, avec ses énigmes séculaires, ses trésors mystérieux et ses courses effrénées. Alors, laissez l'enfant intérieur prendre le contrôle, mettez de côté tous les préjugés et enfilez votre chapeau, tenez fermement votre fouet et plongez-vous dans cette nouvelle aventure. Après tout, c'est ça, l'essence même d'Indiana Jones !


Porté par le scénario d'un David Koepp, basé sur une histoire de George Lucas et Jeff Nathanson, qui a réussi à mélanger des reliques antiques couvertes de poussière et une technologie futuriste extraterrestre, le film nous offre une histoire étonnante. C'est un peu comme si Indiana Jones avait eu la brillante idée de fusionner l'Âge de Bronze avec la conquête de Mars ! Bon, ça peut sembler déroutant pour certains, mais avouez que cette audace ne manque pas d'originalité. L'intrigue est tellement saisissante et novatrice qu'elle nous attrape et nous retient prisonniers, telle une embuscade maya soigneusement dissimulée dans une jungle high-tech. En optant pour le cadre des années 1950, et plus précisément en 1957, au cœur de la Guerre froide, le film se dote d'une dimension politique des plus captivantes. C'est une époque où les tensions entre les blocs de l'Est et de l'Ouest étaient à leur paroxysme, et le choix d'explorer la menace du modèle communiste stalinien ajoute une couche intrigante à l'ensemble de l'histoire. Cela nous plonge dans un contexte géopolitique tendu, où les enjeux idéologiques se mêlent aux périls archéologiques. Par ailleurs, le thème central du crâne de cristal et de ses mystères se révèle extrêmement intrigant. L'incorporation de la civilisation maya et les mystérieuses cités d'or, avec tout le mystère qui entoure cette ancienne population disparue, apporte une dimension exotique et fascinante à l'histoire. Les Mayas, réputés pour leur ingéniosité et leur avancement dans divers domaines, ont suscité depuis longtemps des interrogations sur la source de leur savoir-faire impressionnant. L'idée que cette civilisation aurait peut-être eu accès à une technologie extrêmement avancée grâce à une intelligence supérieure, des dieux ou même des visiteurs venus d'ailleurs "ouuuuh !", ajoute une touche de mystère et de fantastique à l'intrigue, qui correspond totalement avec l'esprit de la saga.


En ce qui concerne l'action, ce nouvel opus ne fait absolument pas dans la demi-mesure. Les scènes d'action se succèdent à un rythme effréné, nous offrant des confrontations qui nous tiennent en haleine, avec des cascades à couper le souffle qui défient toute logique. Harrison Ford reprend brillamment le rôle emblématique d'Indiana Jones, nous offrant des moments d'action mémorables, où chaque coup de poing, chaque coup de fouet et chaque évasion audacieuse nous font vibrer d'excitation. La scène d'ouverture, qui se déroule dans la mystérieuse Zone 51 avec son légendaire entrepôt rempli de milliers de caisses énigmatiques, est tout simplement époustouflante. Elle, qui nous a fait frémir d'excitation durant de nombreuses années, en imaginant tous les artefacts précieux qui pourraient s'y trouver, y compris le fameux coffret maudit que l'on aperçoit furtivement. Cette introduction spectaculaire nous plonge instantanément dans l'action, élevant instantanément notre niveau d'attente. C'est comme si le film avait appuyé sur le bouton de l'intensité maximale dès les premières minutes, nous laissant en haleine pour la suite. S'ensuit une séquence enflammée et hilarante qui conduit Indy à être propulsé à vive allure. Il finit par trouver refuge dans la fameuse ville artificielle, spécialement construite pour être atomisée lors d'un test programmé d'une bombe H. Cette séquence en a suscité des débats houleux, alors qu'on voit notre archéologue échapper de justesse à l'explosion en se réfugiant dans un réfrigérateur. Personnellement, cette séquence ne me dérange pas du tout, d'autant plus qu'il est clairement mentionné que le réfrigérateur en question est en plomb. Et puis, parlons de logique dans un film où l'on trouve des ponts invisibles, une eau qui confère l'immortalité, un chaman capable d'arracher le cœur de ses victimes tout en les laissant en vie, une arche renfermant la mort elle-même, sans oublier un saut d'un avion avec un bateau gonflable, pour n'en citer que quelques exemples. Dans ce contexte, la séquence du réfrigérateur paraît bien dérisoire.




  • Et, vous êtes prof ?

  • À mi-temps.



D'autres séquences palpitantes et mystérieuses s'ajoutent à l'aventure, comme la première rencontre entre Indy et Mutt Williams (interprété par Shia LaBeouf), où Mutt révèle la disparition du Professeur Oxley (John Hurt), enlevé par des agents soviétiques en Amérique du Sud. Cette rencontre conduit à une poursuite à moto haletante qui les mène vers leur prochaine destination : le Pérou. S'ensuit une découverte captivante du fameux crâne de cristal dans la tombe de Francisco de Orellana. Puis, commence un long périple à travers la jungle, ponctué de nombreux affrontements excitants, dans l'esprit typique d'Indiana Jones, où les coups pleuvent et résonnent avec force, le tout propulsé à un rythme effréné. La séquence avec les fourmis mangeuses d'hommes est particulièrement jouissive, ajoutant une dose supplémentaire de suspense et d'excitation à l'intrigue. De plus, l'humour est également très présent dans le film. Les répliques bien placées et les situations comiques apportent une légèreté bienvenue à l'ensemble, sans pour autant compromettre l'intensité de l'action. Jusque-là, on frôle l'excellence jusqu'à arriver au dernier acte. C'est à ce moment que l'on réalise qu'Indy est relégué au second plan pour laisser la vedette au Professeur Oxley, qui prend beaucoup trop de place. Le passage dans la cité d'Akator est bien construit, mais il est malheureusement survolé, et c'est frustrant de voir qu'Indy ne fait pratiquement rien, laissant toutes les actions à Oxley. De plus, l'apparition des extraterrestres est expédiée. Finalement, le seul instant où le temple commence à se fissurer, libérant un gigantesque vaisseau, offre un moment intensément bienvenu, avec Indy en spectateur de cette scène incroyable. Malgré cette frustration, le film parvient tout au long à maintenir un certain respect envers les opus précédents, ce que l'on peut observer à travers de nombreux clins d'œil tout au long du récit. Que ce soit avec la présence du Marshall College à Bedford, l'évocation de Marcus Brody (incarné par Denholm Elliott) ou encore la mention d'Henry Jones Senior (joué par Sean Connery), le film rend hommage de manière subtile à ses prédécesseurs. D'ailleurs, une réplique touchante résume parfaitement le sentiment d'Indy après le départ du vaisseau spatial : « Quelque part là-haut, ton grand-père doit bien se marrer ! »


La réalisation de Steven Spielberg est sans faille, comme on pouvait s'y attendre de sa part. Les décors créés par Guy Hendrix Dyas sont à la fois magnifiques et soigneusement conçus, nous transportant dans un univers d'aventure et de mystère captivant. Les costumes réalisés par Mary Zophres sont également remarquables, apportant une touche de renouveau générationnel qui reflète le passage des années 30 aux années 50. On y trouve une jeunesse rebelle représentée par les blousons en cuir, les coupes de cheveux audacieuses, les lames de couteau et les motos, ainsi que les héritiers privilégiés de la bourgeoisie avec leur allure de parfaits quaterbacks spécialistes du football américain. Et au milieu de tout cela, on retrouve Indy, devenu presque ringard, ce qui crée un contraste amusant et plaisant à observer. La photographie de Janusz Kamiński utilise astucieusement tous ces éléments pour nous offrir un résultat totalement digeste, comme un délicieux plat bien préparé. La direction artistique de Luke Freeborn, Lawrence A. Hubbs, Mark W. Mansbridge, Lauren E. Polizzi, Troy Sizemore et Mario Ventenilla est également bien exécutée, même si on peut noter quelques effets spéciaux moyens lors de certaines séquences, notamment celles se déroulant dans la jungle. Mais malgré tout cela, Spielberg parvient à créer une atmosphère immersive et à maintenir un rythme soutenu tout au long du film, ce qui rend l'expérience encore plus captivante. Et pour couronner le tout, la composition musicale de John Williams vient sublimer le tout avec une maestria indéniable, nous procurant un plaisir à peine dissimulé à chaque note.


En ce qui concerne les comédiens, Harrison Ford est toujours aussi charismatique et convaincant dans le rôle d'Indiana Jones. Il incarne avec brio cet aventurier légendaire, nous offrant une performance qui mêle nostalgie et authenticité. Avec ses rides en plus, on peut dire qu'Indy a pris quelques coups, mais il reste toujours aussi intrépide, prêt à affronter les dangers avec un mélange de bravoure et de maladresse touchante. C'est un vrai bonheur de le retrouver dans cette nouvelle aventure, tout en se disant qu'il est presque prêt à passer le flambeau à la prochaine génération. D'ailleurs, le voir enfin devenir papa et épouser son amour de jeunesse ajoute une belle note émouvante à la fin de sa carrière. On ne peut s'empêcher de se dire que c'est le moment idéal pour lui de passer le chapeau à son héritier, tout en sachant que personne ne pourra jamais vraiment remplacer le mythique Indiana Jones. Mais il semble ne pas avoir encore dit son dernier mot. C'est vraiment agréable de retrouver Karen Allen dans le rôle de la fougueuse Marion Ravenwood. Elle incarne parfaitement ce personnage qui a le cran et le caractère nécessaires pour être la partenaire d'Indy et lui donner un héritier digne de ce nom. Quant à Shia LaBeouf, dans le rôle d'Henry "Mutt" Williams Jones, il offre une excellente performance. J'apprécie énormément ce personnage qui semblait destiné à prendre le relais. Malheureusement, la carrière de LaBeouf a pris une tournure regrettable avec ses problèmes personnels, ce qui a fini par lui fermer les portes d'Hollywood. C'est vraiment dommage et triste de voir un tel gâchis. Le Professeur Oxley interprété par John Hurt est un personnage qui m'a d'abord amusé, mais qui a fini par me frustrer en prenant trop de place et en volant la vedette à Indy. J'ai du mal à comprendre l'utilité du personnage de George "Mac" MacHale joué par Ray Winstone, qui m'a laissé indifférent. En revanche, Cate Blanchett dans le rôle de l'antagoniste principal, le Colonel-Professeur Irina Spalko, est vraiment captivante. Elle incarne une menace convaincante qui s'inscrit parfaitement dans la lignée des méchants emblématiques de la saga.



CONCLUSION :



Le film d'aventure Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, réalisé par Steven Spielberg et produit par George Lucas, est loin d'être aussi mauvais qu'on le prétend. Il propose un scénario original, des scènes d'action palpitantes, un dosage judicieux d'humour, une réalisation soignée et des performances convaincantes qui en font une expérience cinématographique agréable. Cette suite parvient à s'inscrire avec respect dans la saga, ce qui est déjà une réussite en soi.


Ce quatrième chapitre réussit à ensorceler et divertir, tout en préservant l'essence de notre aventurier légendaire préféré, qui, au vu de cette fin respectable, aurait pu prendre une retraite paisible bien méritée après tant d'exploits mémorables.




  • Attrapez ! Attrapez-le !

  • Un serpent !

  • Attrape-le Indy !

  • C’est un serpent ratier !

  • Les serpents ratier c’est pas si gros.

  • Bah celui-là il l’est ok ? Il est pas venimeux alors attrapez-le !

  • Va chercher autre chose.

  • Comme quoi ?

  • Une corde à câbles !

  • Y a pas de quincaillerie dans le coin alors attrapez ce serpent !

  • Je vais peut être réussir à toucher le fond.

  • Mais non y a pas de fond, qu’est-ce que tu racontes ? Attrape Indi !

  • Je le sens sous mes pieds.

  • Attrapez ce serpent !

  • Arrête de l’appeler comme ça !

  • C’est un serpent, comment voulez-vous que je l’appelle ?

  • Dit le câble !

  • Quoi ?

  • Dit attrape le câble.

  • « Attrape le câble ! »


B_Jérémy
7
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste « Indiana Jones » : classement du meilleur au pire des films de la saga

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le 26 juin 2023

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