1938.Indiana Jones a un père,Henry,un éminent médiéviste avec qui il est en froid et qu'il ne voit plus depuis longtemps.Mais lorsqu'il apprend qu'il a mystérieusement disparu à Venise il s'y précipite afin de le retrouver,d'autant que papounet était sur la trace du Saint-Graal,le mythique calice utilisé par le Christ lors de la Cène et qui a reçu son sang lors de la crucifixion,alors qu'une légende prétend que s'y abreuver confèrerait la jeunesse éternelle,ce qui intéresse fort Donovan,le mécène vieillissant des Jones.Troisième épisode de cette fantastique saga,"La dernière Croisade" redresse notablement la barre après la légère baisse de régime du "Temple maudit".Les cadres ont encore répondu présents avec George Lucas à la prod,John Williams à la musique,Douglas Slocombe à la photo,Elliot Scott aux décors,Michael Kahn au montage,ILM aux effets spéciaux et bien sûr Steven Spielberg à la réalisation.Devant la caméra on retrouve Harrison Ford en vedette et le film enregistre les retours de Denholm Elliott dans le rôle de Marcus Brody,le distingué collègue d'Indiana et de John Rhys-Davies qui est Sallah,l'ami terrassier égyptien,tous deux absents du second opus.L'ambiance de "L'Arche perdue" ressuscite dans cet épisode qui conserve les fondamentaux de la série,déplacements aux quatre coins du Monde,fond historique mêlé de fantastique religieux,poursuites échevelées,combats spectaculaires,idylles mouvementées,humour décalé,grouillements de bestioles répugnantes,souterrains et passages secrets,mais qui apporte aussi des éléments nouveaux et récupère au passage l'ADN du film original avec les années pré-Deuxième Guerre Mondiale,les recherches des nazis et les objets sacrés à découvrir,le Graal remplaçant ici les Tables de la Loi.C'est un régal que de déguster cette enfilade ininterrompue de scènes très rythmées cadrées à la perfection par un Spielberg au sommet de son art,qui tracent à travers les extraordinaires décors de Scott au son des accords entraînants de Williams qui font corps avec l'action.On passe des sous-sols d'une église vénitienne infestés de rats et de tombes de Croisés à un château allemand rempli de nazis,d'un autodafé à Berlin durant lequel Indiana,moment incroyable,obtient un autographe du Führer en personne à une évasion en Zeppelin,tout ceci se finissant dans des temples multiséculaires au fond des déserts d'Arabie.Le principal variant qui donne sa plus-value au film est la description des rapports d'amour-haine unissant Henry et son fils.Le papa est un savant à l'ancienne,rat de bibliothèque d'une immense culture qui éprouve un certain mépris et de la désolation face aux aventures déchaînées de Junior,comme il l'appelle,qu'il considère plus comme une tête brûlée que comme un véritable scientifique,alors qu'Indiana quête désespérément l'approbation de son père admiré.Jones Senior se voit subitement plongé à son corps défendant dans l'univers agité de fiston,et leur duo fait des étincelles,ce qui est restitué par des dialogues et des situations extrêmement drôles.De nombreuses invraisemblances et incohérences ternissent un peu le tableau avec les Jones qui résolvent trop vite les énigmes et trouvent trop facilement ce qu'ils cherchent,quelques ellipses sidérantes et la façon incroyable qu'ont les héros de s'introduire partout et d'échapper à tous les dangers grâce à la maladresse de leurs ennemis qui bizarrement les épargnent lorsqu'ils les détiennent,au prétexte qu'ils auraient besoin d'eux,mais qui dans la séquence suivante font tout pour les tuer quand ils s'échappent.Va comprendre!Mais ces scories sont oubliées dans le mouvement perpétuel d'un scénario captivant signé Jeffrey Boam,nouveau sur la franchise, mais toujours d'après une histoire imaginée par Lucas,et naturellement par l'implacable dextérité de la réalisation de Super Steven.Harrison Ford maîtrise totalement ce personnage qu'il commence à bien connaître et son affrontement avec un Sean Connery parfait en bougon cinglant vaut son pesant d'or.Le choix de Connery est amusant dans la mesure où Indiana est une sorte de préfiguration de Bond,dont le rôle a tant de fois été tenu par l'Ecossais.Denholm Elliott contribue également grandement à la dimension humoristique du film car,comme Henry,c'est un théoricien qui ne bouge jamais de son université et se voit soudain propulsé sur un terrain dangereux.La belle irlandaise Alison Doody,mannequin qui ne fera pas une grande carrière ciné,impose une figure féminine inédite dans le monde jonesien dans la mesure où il s'agit d'une espionne qui trahit Indiana et Henry après avoir couché avec les deux,un personnage ambigu proche,hasard ou pas,des James Bond girls.Le regretté River Phoenix apparait lors des scènes d'ouverture dans la peau d'un Indy adolescent grâce auquel on découvre les explications concernant le futur look et les phobies de l'aventurier.Julian Glover est très bon en méchant en chef et le français Vernon Dobtcheff fait une brève incursion en majordome,juste le temps de se faire estourbir par Harrison.Notes et critiques de films de Steven Spielberg publiées précédemment:voir critique "Indiana Jones et le Temple maudit".Nouvelle moyenne:6,6.

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le 22 nov. 2023

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