Franchement, c'est devenu très difficile de noter Independence Day. On ne s'en rend peut être pas compte tout de suite, mais ID4 demeure la mise en forme la plus concrète de la notion de films pouvant être vu à plusieurs degrés.
Le 2 Juillet, un gigantesque vaisseau inconnu vient assombrir une partie de la Lune. Rapidement s'en détachent une bonne flopée de "mini-vaisseaux", chacun mesurant plusieurs km de long...Les populations mondiales (enfin, américaines ici) font très vite la connaissance de nos amis de l'espace. Qui avaient apparemment prévu un vrai feu d'artifices pour marquer le coup. Ils débutent donc les festivités en anéantissant les grandes villes à grands renforts de rayon laser. Et ne semblent aucunement décidé à calmer leurs ardeurs dans les jours suivants. Qui pourrait donc mettre en l'air leur réjouissant programme si ce n'est les États-Unis?
Independence Day est tout d'abord un formidable délice visuel. Les séquences montrant le vaisseau mère, la redoutable entrée en atmosphère des envahisseurs, la destruction des villes, les assauts aériens sont autant de morceaux de bravoures passés à la postérité. Et on comprend toujours pourquoi, même 20 ans après. Incontestablement, la plus impressionnante invasion extra-terrestre jamais vue au Cinéma.
Mais ID4, c'est aussi une parodie (involontaire?) hilarante de La Guerre des Mondes. Roland Emmerich ne lésine pas sur le ridicule, et nous gratifie d'une tendance ultra-patriotique des plus incroyables. Drapeau américain en veux-tu en voilà, clichés disséminés dans les moindres recoins...et évidemment ce cher Président Whitmore (américain, dois-je préciser?). Ce personnage mérite de rester dans l'Histoire rien que pour la séquence absolument délirante du discours avant le combat final qui d'ailleurs se déroule le...chut, ne révélons pas une autre surprise, des plus bidonnantes.
Bref, vous l'aurez compris: au premier degré, on reste admiratif devant ce festival de pyrotechnies et d'effets visuels renversants et passablement troublé par ce nationalisme dégoulinant. Au second, on se marre autant qu'on s'émerveille devant cette razzia de destruction et de nationalisme exacerbé, en compagnie de ses stéréotypes tous plus grotesques les uns que les autres. Et les acteurs y vont à fond: Goldblum est génial (comme d'habitude), Bill Pullman magistral, Will Smith impeccable.
Et notons également que David Arnold compose une excellente bande originale qui réussit la prouesse elle-aussi de coller si bien à son film qu'elle est également écoutable à plusieurs degrés de lecture.