Cet article présentant le supposé film catastrophe réalisé par Roland Emmerich et produit par Dean Devlin, sorti en 1996 et s'appelant ID4, a pour but de réparer une injustice et de rendre ses lauriers à un grand réalisteur. Attachez vos ceintures.

Le résumé très rapide : KABOOOOOM, a pu New York. USA wins !

Le résumé rapide : Le prince de Bel Air, le professeur Malcolm et le président des Etats Unis bottent le cul d'une méduse intersidérale qui est arrivé en plateau de fromage de l'espace sur la Terre pour détruire l'humanité.

Le résumé moins rapide : En gros c'est l'histoire d'une bande d'aliens qui arrivent sur terre en gigantesque soucoupe volante. Enfin ça ressemble plus à des grands plateaux de fromage en acier qu'à des soucoupes. Circulaire, de la même épaisseur partout, plat... pas le genre de truc où renverser du café. Mais par contre, pour un gigantesque morceau de Saint Nectaire c'est parfait. Donc le truc, c'est que ces aliens dans le plateau de fromage, c'est pas des tendres. On le découvre avec quarante bonnes minutes d'effets spéciaux très très cher ou des maquettes de l'Empire State Building et de la Maison Blanche explosent avec grand fracas. La scène classique de Roland Emmerich. Tout le monde crie, pleure, carbonise. On a aussi une scène de poursuite aérienne entre Le Prince de Bel Air de l'armée de l'air et un OVNI comme par hasard pile poil au dessus de la zone 51. Une autre avec le professeur Malcolm qui a découvert avant tout le monde entier que les extraterrestres ils sont pas cools mais qu'évidemment on ne va pas écouter à tant parce que ça réduirait considérablement le budget explosions et maquettes. Ensuite le président des Etats Unis d'Amérique il est vnr parce que sa femme elle s'est pris un hélicoptère dans la tronche. Il monte dans un avion, fait un discours ultra pompeux qui restera dans les annales du cinéma comme le moment le plus stupide dans un blockbuster et il tue les méchants. Pendant ce temps, un juif et un noir (ce qui donne un taux de réussite assez faible quand on connait le sort de ces deux quotas dans les autres films) sont envoyés en mission sur la base interstellaire des méchants aliens en plateau de fromage pour faire planter le système avec un cheval de troie classique. Donc les extraterrestres, supérieurement intelligents, vachement plus avancés sur le plan technologique, n'ont même pas pris la peine de changer d'OS par rapport aux humains. Je suis à peu près sûr que ce genre de connerie n'arriverait pas sur Linux. Donc pour en revenir au film, les humains gagnent grâce à un alcoolo, un peu de morse et une bonne dose de patriotisme.


La critique intello : Dans un élan un peu vain le réalisateur américain Roland Emmerich peine à insuffler un semblant d'âme à ce film de propagande américaine. Dans la plus grande tradition des films hollywoodiens, l'humour facile, les explosions et les morceaux de bravoure se succèdent sans surprise, plongeant le spectateur dans l'ennui dès les premières minutes. La seule bonne idée restera cet hommage au ventre de l'Amérique où les fermiers du Middle West sauvent les habitants sophistiqués des villes.

La critique du fan : C'est trop de la bebon ce film ! Il y a tout ce qu'on peut rêver : des explosions, Mulder et Scully, Will Smith, des explosions, de la franche rigolade et une fin heureuse. Manque juste un peu de nichons pour égayer le tout et ce serait le film du siècle (avec Alien II qu'est trop koule aussi). C'est un pur film d'action US.

La critique du mec qui a en fait tout compris : J'avais besoin de ces deux parodies introductives pour ajouter du grain à mon ouvrage. En effet, je vais peut-être en bouleverser plus d'un et je m'en excuse, je suis là pour changer votre vi... sion de ce film. Car, contrairement à ce que l'on en pense dans les hautes sphères, ou dans les forums de Popcorn Mag, ce n'est pas un film d'action, ce n'est pas un film de propagande. C'est une comédie satirique.

Pause théatrâle.

Je m'explique. Pendant des années, on a collé à la paire Emmerich/Devlin une étiquette de gros bourrins à testostérone tout juste bon à filmer John Cusack ou Matthew Broderick en train de sauver l'humanité. Sans même s'intéresser en profondeur à leur plus grand chef d'œuvre. Non je ne parle pas de La Porte des Etoiles au pays des Pharaons, mais bien de cet Independence Day trop sous-estimé dans les cercles d'initiés. Et si par humour, vous croyez que je fais référence aux vannes pourries de Will Smith ou de Jeff Goldblum, vous vous trompez lourdement. Car toute la mécanique humoristique du film s'articule véritablement autour de deux personnages : le président Whitmore et Russell Case, le pilote alcoolique qui sauve le monde à la fin. Emmerich prend les deux opposés de la chaîne WASP des Etats Unis d'Amérique, de la pauvreté extrême à la responsabilité suprême, leur fait vivre les pires drames (le président perd sa femme, Russell est alcolo, veuf et habite dans une caravane en plein middle west) et arrive, en faisant mine d'être sérieux, à leur faire sortir les plus grandes conneries jamais prononcées au cinéma. En arrivant à faire rire avec un discours sur le sacrifice, le patriotisme et l'amour familial dans un film grand public, Roland Emmerich réussit le tour de force de rendre hommage aux plus grands génies de l'humour (John Waters, Mel Brooks, Larry Clark) sans que personne ne s'en aperçoive. Jusqu'à moi bien évidemment, le génie qui a changé votre vi... sion de Roland Emmerich.

Il ne reste plus qu'à revisionner TOUS les films de Roland Emmerich pour en percer le mystère. Godzilla ? Film dramatique autour de la relation père/fils fictive qu'un orphelin de naissance essaye de créer avec un militaire français. 2012 ? Comédie queer se moquant allègrement des pédophiles avec John Cusack en beau père tripoteur et son supposé gamin en lolita mâle. Le Patriote ? Comédie romantique sur un père célibataire avec des costumes. Et la liste est longue. D'impostures en impostures, le réalisateur a réussit à réaliser des films différents, intelligents et intimistes alors que tout le monde est persuadé que ce n'est qu'un abruti avec de la dynamite dans la poche.

La semaine prochaine je vous expliquerai pourquoi les films de Michael Bay sont en vérité des films de propagande en faveur du mariage gay.
MrShuffle
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le 5 août 2010

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MrShuffle

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