"In the mood for love" prend place dans le Hong Kong des années 60 et conte une histoire d'amour entre Tony Leung Chiu-Wai et Maggie Cheung. Nos deux protagonistes comprennent bien vite que leurs conjoints respectifs, toujours absents, entretiennent une relation adultère. Ainsi, ils vont se rapprocher, devenir amis et peut-être même plus... Deux phrases qui résument l'intégralité du film et puis c'est tout. Wong Kar Wai va pourtant extraire de ce famélique scénario, vu et revu maintes fois, de l'émotion. Il va s'appuyer sur ses talents de réalisateur (qu'on appréciera, ou pas) pour magnifier la prestation des deux tourtereaux et le moins que l'on puisse dire c'est le bougre est doué.

Je ne suis pas un grand connaisseur de Wong Kar Wai. Ma première et unique rencontre avec lui a été lors de la séance de The Grandmaster et force est de constater que j'en suis sorti assez déçu. Ce réalisateur aime le style et emploie une caméra audacieuse accouchant de plans somptueux. Ceci est indéniable et conférait à The Grandmaster un certain charme lors des affrontements. Or ici, on retrouve ce soucis du détail permanent mais le problème est qu'il ne se passe rien. C'est une histoire d'amour avec deux personnages peu bavards donc forcément la contemplation est de rigueur et il faut l'accepter sous peine de subir la séance au lieu de l'apprécier. Un parti pris qui ne laissera personne indifférent...

On pourrait arguer que ce film est chiant. Honnêtement, ce n'est pas faux. Cependant on se doit de reconnaître que Tony Leung et Maggie Cheung sont convaincants. Ils ne font pas de la figuration et arrivent réellement à véhiculer de l'émotion aux spectateurs. Certaines scènes sont touchantes et au final on se prend au jeu et on se demande réellement ce qu'il va advenir d'eux, de leur relation et de leur position vis à vis de l'adultère. Il y a un aspect mélancolique, presque cotonneux, qui émane de ce film et il est renforcé à la fois par une photographie sublime dans des tons jaunes (référence à la trahison) mais également par un thème musical (un peu trop) omniprésent mais ô combien envoutant. Le tout servi par une réalisation sublime et stylisée, marque de fabrique de W. Kar Wai.

Au final, In the Mood for Love est une histoire d'amour touchante qui brille par sa réalisation et la prestation de ses acteurs. Un film à voir par les amateurs du genre. Cependant, gardez bien à l'esprit que Wong Kar Wai a un style bien à lui qui oscille entre le poético-mélancolique et le prétentieux/m'as-tu-vu. Personnellement je ne suis pas un grand fan. In the Mood for Love est le second film du réalisateur que je visionne et je pense en tenter un 3e (probablement "2048") et m'arrêter là. Au moins je pourrais dire que j'ai essayé.
MarlBourreau

Écrit par

Critique lue 391 fois

10
3

D'autres avis sur In the Mood for Love

In the Mood for Love
Velvetman
9

La frustration du désir.

In the Mood for Love n’est pas une fresque romanesque grandiloquente sur l’amour mais le simple récit poétique de deux êtres perdus qui regardent, troublés, la déliquescence de leur couple respectif,...

le 29 déc. 2014

120 j'aime

In the Mood for Love
Anonymus
10

Critique de In the Mood for Love par Anonymus

Ceux qui trouvent ce film chiant n'aiment probablement pas la peinture. Puisque chaque image de ce film est d'une beauté à couper le souffle, d'une vraie beauté de composition, de cadrage, de mise en...

le 11 nov. 2010

113 j'aime

9

In the Mood for Love
Docteur_Jivago
9

Some kinds of love

C'est à Hong Kong en 1962 qu'une secrétaire et un rédacteur emménagent avec leur conjoint respectif dans des appartements voisins. Alors que ces derniers sont régulièrement absents, ils vont peu à...

le 10 juin 2016

84 j'aime

7

Du même critique

Game of Thrones
MarlBourreau
9

[S1-S3*] C'est fini ! J'arrête de regarder cette série de merde !

*Cette critique est mise à jour régulièrement. [Juin 2013] Saison 1 à 3 OUI ! De merde ! 50 minutes pour un épisode. Et c'est UN épisode par semaine. Par SEMAINE hein ! 50 minutes par semaine !!! Je...

le 14 juin 2013

56 j'aime

23

Starbuck
MarlBourreau
8

El Masturbator !

David Wosniak est un branleur. Au sens propre comme au figuré. Eternel loser irresponsable, il donnait anonymement du sperme sous le pseudonyme de Starbuck pour se faire un peu d'argent.Sauf que...

le 12 juil. 2013

42 j'aime

Les Trois Frères : Le Retour
MarlBourreau
4

Sans patate...

Ah les Inconnus, que de souvenirs passés en compagnie de ce trio magique qui égratignait dans la bonne humeur tous les rouages et tendances de notre société. Presque 20ans après la sortie en salles...

le 25 févr. 2014

39 j'aime

4