Il lui manque un truc

Avec In my room Ulrich Köhler pose des questions entre psychologie et philosophie sur notre rapport aux autres et à note place dans le monde. Avec au final peu de moyens, le réalisateur arrive à mettre en place son propos, choisit intelligemment de ne pas questionner ni expliquer la disparition de l’humanité et le choix de ces deux survivants.

Armin était un homme à la dérive, et devient maître de son destin, et affirme vouloir être indépendant. Mais il souhaite malgré tout le contact humain, qu’il a perdu en début de film, et qu’il n’arrive pas à conserver, car en décalage avec les attentes de l’autre. Au final les derniers êtres sur terre seront solitaire, car leur liberté nouvelle devient indissociable de la solitude, refusant les compromis demandés par l’autre.

En revanche, de nombreux éléments m’ont empêché de vraiment apprécié ce film. La première partie déjà, beaucoup trop longue à mon gout, d’autant plus qu’elle ne semble pas apporter grand choses à la suite. L’ellipse entre cette première partie et la redécouverte d’Armin en mélange de Robinson Crusoë et MC Gyver : comment a-t-il appris, lui l’homme des villes plutôt malhabile, à construire autant de choses ? Une simple idée du temps passé ou de ses premières tentatives auraient aidé. Là au contraire, ce manque de lien casse la cohérence du personnage qui se transforme trop vite. La réponse d’Armin à la question de Kirsi — pourquoi avoir construit une maison, alors qu’il y en à partout ? — n’est pas non plus satisfaisante, car il pouvait tout à fait atteindre son objectif de liberté et d’indépendance dans une maison déjà bâtie. Sa maison de plastique ne va pas être plaisante l’hiver…

In my room est intriguant et traite d’un sujet rebattu avec originalité, mais ne parvient pas à nous convaincre.