D'entrée, le nouveau long métrage de G.Clooney allèche le badaud , aguiche le chaland par le biais de son élégante première scène : une nuée d'insectes enivrés par un printemps naissant survole dans un mouvement erratique une rivière au cours bientôt troublé par de réguliers coups d'aviron. Certes , il est probable que l'arrière plan un peu flou soit numérique mais George l'ancien chéri de ces dames nous rappelle le temps d'un plan, un autre George nommé Robert (Redford) beau gosse en son temps , comme lui défenseur de l'environnement et auteur d'odes naturalistes ( Milagro, "Et au milieu".., "l'homme qui murmurait....).


Il ne sera pas question de pêche à la mouche ici, mais c'est au fil de l'eau, sur fond de crise économique (nous sommes au début des années 1930), toute empreinte d'une belle patine nostalgique que s'écrira la légende du huit avec barreur américain (nous parlons d'aviron), en quête de qualification aux Jo de Berlin. A l'évidence, le bébé se présente plutôt bien, nos héros, jeunes et forts étudiants sans le sou, la misère chevillée au corps en moteur de leur détermination à apprivoiser un sport qui n'est pas le leur, mais qui leur permettra de financer leurs études. Joe, le plus valeureux certainement, une gueule sympathique, un je ne sais quoi (dans le regard, les expressions peut-être) de Raphaël Quenard ne laisse pas indifférent, pas plus que l'enthousiasme de Joyce (Hadley Robinson), étudiante qui lui jette des œillades coquines dès qu'elle le peut. Bref il ne reste plus qu'à attendre d'être emporté dans cette aventure sportive, success et love story sont annoncés, du classique certes,; mais qui peut s'avérer séduisant.

Mais voilà le film peine à convaincre à emballer justement, on pagaie beaucoup, mais on avance peu, les ficelles scénaristiques certes attendues deviennent des cordes, obstacles extérieurs à répétition entravant la marche vers la gloire de nos héros, moments de doute et remise en question des motivations, l'habituel vieux mentor désintéressé et ses conseils infaillibles, la glorification des boys américain face au (x) reste (s) du monde, victimes de toutes les injustices possibles... Tout les éléments inhérent aux productions du genre sont présents, mais surtout répétés de manière assez peu subtile. Les scènes de rame et les exploits sportifs ne transcendent jamais alors qu'elles constituent peu à peu l'essentiel d'un métrage qui semble échapper à son réalisateur, qui se perd dans sa volonté de cocher toutes les cases du film sportif à l'ancienne, répétant les situations et la trame des "Chariots de feu", mais au "Shi fu mi" des élément naturels, l'eau éteint bien vite les flammes...


Yoshii
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le 2 avr. 2024

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