Il ritorno di Casanova est adapté d'un court roman d'Arthur Schnizler, tout comme le film d'Edouard Niermans (1992) avec Alain Delon, dans le rôle principal. On y gagne sans doute au change avec la présence de l'immense Toni Servillo mais l'acteur italien, qui ne joue pas le "vieux" Casanova mais un réalisateur qui en a fait le sujet de son dernier film, ne semble pas plus motivé que cela dans un rôle d'artiste et de séducteur en semi-dépression. De quoi traite le film si ce n'est de vieillesse, masculine s'entend, et donc de séduction, vis-à-vis de jeunes femmes qui ont largement l'âge d'être les filles de leurs crépusculaires prétendants. Avec sa partie en noir et blanc et celle en couleurs (le film dans le film) qui ne cessent de se confronter, Il ritorno di Casanova peine cependant à dire quelque chose de neuf sur Casanova, y compris avec ses allusions à Fellini, ni même sur cette obsession masculine de ne pas vieillir en cueillant la jeunesse d'hypothétiques conquêtes. Le cinéaste, Gabriele Salvatores, dont l'apogée artistique se situe au temps du merveilleux Mediterraneo (1991), n'a jamais retrouvé un tel état de grâce depuis. Malgré une évidente volonté de dérision et la recherche d'une forme moderne, Il ritorno di Casanova a tout de même un côté désuet et peu original et aurait sans doute gagné à étoffer davantage ses personnages féminins.

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le 7 déc. 2023

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