Le film est intéressant à plus d’un titre : il raconte la vie du musicien Josef MYSLIVEĆEK (1737-1781), tombé dans l’oubli alors qu’il a connu la gloire à Venise et Naples. Juste réhabilitation car ses opéras joués au cours du film (par l’orchestre tchèque Collegium 1704), sont de qualité. Il a même rencontré à Bologne, en 1770, Wolfgang Mozart (1756-1791), mort à 35 ans et qui s’est inspiré de ses œuvres [« Ridente la calma, K152, 210a », chanson pour voix et piano]. On ne peut éviter la comparaison avec un autre film musical « Amadeus » (1984) d’un autre Tchèque, Miloš Forman. On y retrouve une excellente reconstitution de l’époque [sous le règne de Ferdinand IV (1751-1825), fils du roi d’Espagne, Charles III, et dont la femme est la sœur de la reine Marie-Antoinette], grâce, notamment à « Histoire de ma vie » (1789) de Giacomo Casanova (1725-1798), à travers les décors, les costumes et l’interprétation mais le sujet est différent ; pour le second, il s’agit de la rivalité entre Mozart, génial et menant une vie dissolue (pour l’époque) et Salieri, talentueux et menant une vie conforme aux préconisations de l’Eglise. Ici, c’est plutôt l’histoire du musicien (joué par Vojtech DYK), issu d’une famille de meuniers de Prague, arrivé à Venise en 1765 à 28 ans et de son ascension, grâce aux femmes [notamment de la cantatrice Catarina Gabrielli (1730-1796), jouée par Barbara RONCHI], et d’une chute, liée à la maladie (syphilis, appelée aussi « mal de Naples », contractée à Padoue en 1775, lui ayant rongé le visage et occasionné la mort à 44 ans) et au déclin de l’opéra italien.