Prothèse : celle dont le père d'Ibrahim a besoin pour accéder à un poste de serveur. Antithèse : Ibrahim lui-même, pas très loin de la délinquance. Synthèse : ces deux-là vont-ils rétablir la communication entre eux ? Le premier long-métrage de Samir Guesmi est à l'image de ce que l'on perçoit de l'homme derrière l'acteur : tout en pudeur, en retenue et en silences. D'une certaine façon Ibrahim est à l'opposé, par son traitement et la description d'un milieu, d'un autre film récent, également centré sur l'adolescence : Seize printemps. Un peu prévisible quand même, le film multiplie non-dits et ellipses, peut-être de manière un peu trop systématique pour que l'on soit touché aussi profondément qu'on le souhaiterait. Son ton est trop monocorde, sans traits d'humour qui auraient alléger l'atmosphère (la romance qui s'installe par ailleurs n'est pas des plus probantes et éloigne quelque peu de l'essence du sujet). Ce qu'on aurait aimé, à vrai dire, est d'en voir davantage sur cette relation père/fils difficile et compliquée par les différences culturelle et générationnelle. Cependant, si le film peut être considéré comme une semi-réussite, c'est avant tout grâce à l'interprétation, celles de Samir Guesmi et de son "fils" Abdel Bendaher, très crédibles, mais aussi de tous les seconds rôles jusqu'aux plus minuscules, qui permettent de croiser un instant Marilyn Canto ou Rufus, notamment.

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le 24 juin 2021

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