Un beau film sur le fantasme du premier amour, entre frustration de l'attente et idylle quasi surréaliste de la rencontre. Il se veut très lent, que ce soit dans la longueur de ses scènes ou des mouvements de caméra, avec un silence global étonnement reposant, et quelques magnifiques paysages.
La relation à distance entre les deux jeunes amoureux est assez touchante, même si elle semble aussi assez toxique. Les appels téléphoniques se feront assez sensuels, notamment avec le bruit du souffle de son partenaire. D'ailleurs, ils n'ont apparemment pas beaucoup de crédits téléphoniques au Kosovo, vu leur rupture incessante durant le film. Don Shala, jouant le personnage principal, Ben, arrive à lui donner une tendresse très profonde, et exprime une frustration assez palpable.
La manière de mettre en scène cette fameuse rencontre est assez déroutante, car elle parait presque arriver comme un cheveu sur la soupe. Et d'une certaine manière, comme Ben, on a du mal à réaliser ce qui nous arrive. La fin du film est vraiment intelligente, en essayant de jouer avec nos attentes, et en partant dans quelque chose qui pourrait nous attrister. Elle reste pourtant positive malgré elle, et fait passer, d'une certaine manière, notre héros à l'âge adulte.
Bref, comme le réalisateur l'écrit lui-même au début du film : "Je raconte des histoires personnelles pour inspirer ceux qui s'y identifient", et invite à prendre du recul sur les attentes de notre première fois, et potentiellement des suivantes.
(Vu le 28 novembre 2023 en VOSTFR au cinéma, pendant le Festival Chéries-Chéris)
On en parle dans le Ciné-florg #63