L'une des meilleures sagas adolescentes se termine bien lamentablement

Beaucoup avait critiqué la Partie 1 de Hunger Games : la Révolte, la jugeant longuette (pour ne pas dire ennuyeuse) et limite mensongère sur le titre, n’étant en réalité que les prémices de ladite révolte tant attendue. À cela, je leur répondrai que Francis Lawrence et son équipe, devant combler les attentes de la production ayant décidé de diviser l’ultime opus de la franchise en deux films, avaient adapté comme ils pouvaient la partie du livre dans laquelle il ne se passait pratiquement rien en termes d’action. Difficile de faire autrement, et encore, je trouvais qu’ils s’en étaient plutôt bien tirés. Mais ici, il n’y avait pas le droit à l’erreur ! Et malheureusement, sans aucune explication valable, ce dernier long-métrage se présente à nous tel un véritable pétard mouillé. Celui que l’on espérait ne jamais voir dans une saga adolescente si maîtrisée.


Pourtant, il n’y avait aucune raison à ce que cette Partie 2 se vautre de la sorte : des moments hautement tendus, de l’action à gogo, des remises en question, des passages à la puissance émotive ravageuse… tout ce qu’il fallait pour mettre en place un dénouement digne de ce nom, permettant de faire entrer la franchise dans la mémoire collective à l’instar de Harry Potter. Et ce malgré les cent dernières pages du livre, qui cassent littéralement un rythme endiablé en nous présentant une fin bâclée, faite à la va-vite. Mais contre toute attente, c’est l’inverse qui se produit : la Partie 2 de La Révolte se révèle être l’opus le plus barbant et loupé de la saga cinématographique. En dépit des atouts de cette dernière, encore visible dans ce long-métrage : un assez bon casting, quelques séquences poignantes, un côté sobre dans la mise en scène et l’utilisation des effets spéciaux, une bonne bande originale et des scènes d’action superbement réalisées (comme en témoigne celle des mutants dans les égouts).


Vient donc s’ajouter à des effets numériques toujours aussi inégaux et une mise en scène impersonnelle (malgré son efficacité) un scénario écrit avec les pieds. Un script qui ne fait que prendre des raccourcis dans l’intrigue et le développement des personnages au point de donner l’impression de n’être qu’un banal copié-collé low cost du livre. Tout semble expédié, que ce soit les séquences (émotives et d’action), la psychologie des protagonistes, les seconds rôles (totalement invisibles, alors que certains ont beaucoup d’importance dans ce dénouement) et le final en lui-même. On se retrouve alors avec un récit qui cumule les invraisemblances sans s’en rendre compte (Katniss retrouvant sa voix mine de rien, Peeta se rapprochant de Katniss en un rien de temps alors qu’il veut la tuer…) et des répliques aussi niaises que dans un mauvais film Disney live (après Jurassic World, c’est à ton tour, Cendrillon, d’en prendre pour ton grade !).


Un constat peu élogieux qui parasite le long-métrage dans son ensemble, ayant un impact extrêmement lourd. À commencer par les personnages et leurs mésaventures, qui perdent aussitôt en intérêt. Mais également la puissance de l’œuvre, captivante et prenante dans les opus précédents, se retrouvant pour le coup fade et plat comme ce n’est pas permis. À tel point que le rythme du film semble inexistant et ne provoque qu’ennui, n’ayant tout simplement rien à nous proposer si ce n’est deux séquences d’action (sur 2h17 de film, il faut tout de même le préciser). La révolte tant attendue n’éclate jamais, n’étant jamais spectaculaire ni émotionnelle (SPOILER !!!


la mort de certains personnages, Finnick et Prim, passe quasiment inaperçue !!!


). Juste une énorme perte de temps vide de sens qui fait honte aux autres épisodes de la franchise et qui réalise l’exploit (dans le mauvais sens du terme) de bâcler une fin déjà pas folichonne sur le papier.


Énorme déception donc que cette Partie 2 qui clôture une des meilleures franchises de teen movies de manière lamentable, n’ayons pas peur des mots. Le public était en droit d’avoir un final aussi flamboyant que ce cher Geai moqueur, il n’a finalement qu’un petit oisillon déplumé s’étant crashé dès ses premiers essais de vol. Et encore une fois, la question se pose était-il vraiment nécessaire d’adapter le dernier tome en deux parties ennuyeuses et pas en un film certes édulcoré niveau personnages et détails mais bien plus rythmé ? Quoiqu’il en soit, Hunger Games loupe en beauté sa chance d’être une saga hollywoodienne mémorable. Harry Potter, tu nous manques énormément….

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le 23 nov. 2015

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