Adapté du roman éponyme de l'écrivain britannique J. G. Ballard sorti dans les années 70, High Rise est une histoire qui a tout pour plaire aujourd'hui. Sorte de dystopie en huis-clos, les spectateurs vont assister à l’effondrement des codes sociaux et moraux au sein d’une gigantesque tour de béton au pied de laquelle des dizaines de voitures attendent patiemment leur propriétaire. Dans ce lieu où l’apartheid social tente de se faire avec les riches dans les étages supérieurs et les pauvres en bas, la promiscuité rend toute séparation des classes impossible. De petits éléments (pannes de courant, problème d’évacuation des déchets,...) venant perturber le confort de tout un chacun va entraîner progressivement un clivage entre les habitants du haut et du bas de la tour, provoquant une véritable lutte des classes.


Le réalisateur Ben Wheatley brise le rêve de l’architecte Le Corbusier. Dans High Rise, l’architecte de la tour, qui s’est octroyé le penthouse au passage, a également cherché à créer un bâtiment incluant tous les équipements collectifs (garderie, piscine, salles de sport, commerces,…) favorisant les rencontres entre habitants. Ce projet vole en éclat dans le film, la faute à l’homme et sa tendance à sombrer dans le chaos.


Avec peut-être l’une des meilleurs B.O. entendue depuis longtemps, High Rise nous plonge dans une anarchie bercée par un large spectre musical allant du punk au classique. Le casting, très british, est travaillé et colle de manière harmonieuse avec le caractère des personnages. La bonne surprise côté acteur est une prestation marquante de Luke Evans dans son rôle de Wilder en leader révolutionnaire.


High Rise est une fresque sociale dans un décor de béton où de nombreux mystères ne seront pas dévoilés, ce qui pourrait en agacer certains. Mais ce choix délibéré de la part du réalisateur Ben Wheatley permet de laisser au spectateur une marge d’interprétation intéressante.

Vincent-Ruozzi
7
Écrit par

Créée

le 3 mars 2016

Critique lue 4.2K fois

45 j'aime

Vincent Ruozzi

Écrit par

Critique lue 4.2K fois

45

D'autres avis sur High-Rise

High-Rise
Morrinson
4

The harder they fall

Ben Wheatley. On commence à le connaître, le lascar. Un expert dans l'art de la provocation à des niveaux divers, thématique, esthétique, horrifique. Pour donner quelques éléments de contexte afin de...

le 31 mars 2016

46 j'aime

20

High-Rise
Vincent-Ruozzi
7

Snowpiercer prend de la hauteur

Adapté du roman éponyme de l'écrivain britannique J. G. Ballard sorti dans les années 70, High Rise est une histoire qui a tout pour plaire aujourd'hui. Sorte de dystopie en huis-clos, les...

le 3 mars 2016

45 j'aime

High-Rise
Velvetman
4

Révolution sous Xanax

Les œuvres de J.G. Ballard sont toujours fascinantes à transposer au cinéma, surtout lorsqu’elles sont remises entre de bonnes mains. Et quand la satire sociale de l’écrivain « I.G.H » se voit...

le 4 août 2016

40 j'aime

Du même critique

Whiplash
Vincent-Ruozzi
10

«Je vous promets du sang, de la sueur et des larmes»

Whiplash est un grand film. Il est, selon moi, le meilleur de l’année 2014. Une excellente histoire alliant le cinéma et la musique. Celle-ci ne se résume pas à une bande son, mais prend ici la place...

le 20 janv. 2015

190 j'aime

11

Mad Max - Fury Road
Vincent-Ruozzi
9

Sur les routes de Valhalla

Je viens de vivre un grand moment. Je ne sais pas si c’est un grand moment de cinéma, mais ce fût intense. Mad Max: Fury Road m’en a mis plein la gueule. Deux heures d’explosions, de fusillades et de...

le 16 mai 2015

182 j'aime

21

The Irishman
Vincent-Ruozzi
8

Le crépuscule des Dieux

Lèvres pincées, cheveux gominés, yeux plissés et rieurs, main plongée dans sa veste et crispée sur la crosse d'un revolver, Robert De Niro est dans mon salon, prêt à en découdre une nouvelle fois. Il...

le 29 nov. 2019

152 j'aime

10