Loto dérision
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Pour représenter un vice, Molière l’incarnait en un caractère paranoïaque engagé dans une évolution intérieure depuis l’exercice d’un pouvoir vers le retour de bâton, synonyme de châtiment moraliste. Aussi témoignait-il d’une cruauté, certes, mais également d’une sincère compassion à l’égard d’un personnage de plus en plus isolé et dénigré, comme l’atteste le bannissement d’Arnolphe, exilé de la scène, chassé par son entourage, dans L’École des femmes.
Heureux gagnants n’a visiblement rien compris à la comédie de mœurs, s’empare de l’avarice comme d’un prétexte à l’exercice d’une cruauté autosuffisante, sous la forme d’une accumulation de séquences fatalistes et complaisantes dans la chute des fantoches ; il faut alors subir l’humiliation répétée d’hommes et de femmes qui sont victimes d’un engrenage, d’un plan machiavélique, d’une malédiction, autant de stratagèmes posés par le scénario pour établir une distance (invisible et hypocrite) entre les auteurs et leur œuvre, une distance soi-disant capable de masquer leur désir de chaos et leur haine du genre humain.
Le film précipite le déclin de toute chose, confond regard satirique sur la richesse subite et blâme simpliste des nouveaux riches – qui ne sont que des pauvres, après tout, même pas foutus d’échapper à leur condition sociale ! –, regarde un père de famille se pendre dans sa cellule depuis l’étage supérieure en ricanant, métaphore d’un point de vue omniscient des plus abjects.
Créée
le 5 avr. 2024
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