On continue de s’accrocher jusqu’à la fin, septième épisode pour la saga Hellraiser. Je vais le mériter mon trophée pour avoir tenu jusqu’au bout. Après un épisode précédent de meilleure qualité scénaristique que tous les épisodes réunis, nous voila retomber encore bien bas avec une intrigue qui n’aurait presque rien à voir avec la saga. D’ailleurs au départ, le scénario n’avait rien à voir avec Hellraiser mais quand le scénariste décida que son film serait une suite à Hellraiser 6, le deuxième scénariste fit du personnage de Winter, un descendant de Lemarchant (le créateur du cube puzzle). Tout ne sera heureusement pas totalement noir dans ce septième épisode truffé de bonnes idées. Vous allez savoir pourquoi…


Quand Hellraiser retrouve son premier amour : le malsain


On abandonne le coté polar pour retourner à son ancien amour : le malsain, sombre, glauque et cauchemardesque. Un premier bon point positif : après n’avoir eu que des hommes en guise de personnages principaux (sauf dans les 3 premiers épisodes), ce septième Hellraiser met en scène un personnage féminin : Amy, une jeune femme autodestructrice suite à un sombre passé qui la hante. Interprétée par la ravissante Kari Whurer (oui, Maggie Bennett dans la série Sliders), notre personnage, une fois de plus se verra attachant (et pas de retournement de veste en milieu de film). Excellent jeu de l’actrice soit dit en passant. Personnage dont nous suivrons l’enquête sur cette étrange secte mais aussi les mésaventures suite à l’ouverture accidentelle du cube puzzle. La lutte et les conséquences suite à l’ouverture de cette boite seront dures pour notre héroïne. Petit soucis : devoir enchainer les cérémonies des Deaders qui assassinent des futurs élus pour les ramener à la vie, ça commence à devenir longuet. Adhérents qui se mutilent, étant persuadés que leur chair, leur os et leur corps ne sont pas réels. Vous comprenez pourquoi la drogue c’est mal ?!


Autre bon point : l’ambiance. Même si l’intrigue est inintéressante, on retrouve l’ambiance angoissante, malsaine, pesante et sombre des premiers Hellraiser. Décors décrépis ambiance gothique, jeux de lumières charmants, ne manquerait plus qu’un retour dans le monde des cénobites. On se concentre une fois encore sur la douleur psychique que douleur physique. Ce qui nous amènera à avoir pas mal de scènes sympathiques dignes de vos pires cauchemars et dont le personnage d’Amy en fera les frais. Il y a de bonnes idées dans ce film : le couloir rétrécissant que tente de traverser notre héroïne (attention les claustrophobes, vous allez souffrir psychologiquement), les scènes de flashback chocs, ou bien cette scène insoutenable psychologiquement qui voit Amy se réveiller en pleine nuit et se retrouver avec un couteau dans le dos qu’elle tentera de se retirer. Pour le reste du casting, le jeu d’acteurs est correct sans faire des ravages. Ouf. Autre bonne nouvelle, on retrouve un semblant de bande originale dans le ton des premiers films.


Pinhead pose ses valises à Bucarest


Les cénobites, on se plaignait de les voir de moins en moins d’épisodes en épisodes. Cette suite fait encore pire puisqu’ils ne seront présents que pour la conclusion du film. Quant à Pinhead, malgré des apparitions furtives dans les hallucinations d’Amy, notre personnage à la tête cloutée ne montrera son joli minois que pour les dernières minutes. On se demande encore quel est l’intérêt de sortir des suites si c’est pour montrer ces personnages importants que dix minutes. Le pire c’est qu’on retrouve tout ce qui faisait le charme de ses personnages en matière de design (le cénobite aux dents qui claquent fait son grand retour). Même Pinhead, qui a eu droit à des petits changements caractériels et personnels dans sa pauvre vie de chef des cénobites, retrouve tous les traits physiques et psychiques que l’on aimait temps. Mettons juste de coté sa part de gentillesse qui reviendra en début de film lorsqu’il avertira notre héroïne qu’elle court un grave danger. Finalement je me rends compte au fil des épisodes que Pinhead n’est pas si méchant du moment que vous ne touchez pas à sa boite et n’êtes pas une personne malintentionnée (pardon de t’avoir mal jugé). Seulement dix minutes de présence pour notre antagoniste, le temps de faire un brin de causette avec notre héroïne et punir les infidèles qui voulaient s'approprier son monde. C’est trop mince pour apprécier le personnage à sa juste valeur. Je propose donc un nouveau titre à ce film, Hellraiser 7 : frustration. Dès le générique du début du film, on jubile lorsque l’on voit apparaitre le nom Stan Winston (Predator, Terminator) à l'écran, bien que ce dernier officie en tant que simple producteur puisque que Gary J. Tunnicliffe qui se colle aux effets spéciaux et au maquillage. C’est là que dame frustration continuera à faire des ravages chez les amateurs du genre. On en voit trop peu. Malgré tout, même s’ils sont minimes, les effets spéciaux, maquillages des cénobites sont d’excellentes qualités et sont l’atout charme de cet épisode réussi en terme technique.


Vous ne verrez plus le métro de la même manière


Hellraiser ne serait pas Hellraiser sans ses scènes répugnantes (arrachage de membres, cadavres en putréfaction avec supplément mouches qui sortent de leurs bouche) et son érotisme gothico-sadomasochiste. On se retrouve ainsi avec une sorte d’orgie dans une rame de métro transformée en squat malfamé rempli de junkies gothiques cradichons. Coté scénario, ça tourne en rond. Cette histoire de secte est complètement invraisemblable même si intéressante sur le papier. Amy tentera de trouver Winter, leader des deaders et héritier de Lemarchant qui tente, grâce à ses cérémonies, d’accéder au royaume des cénobites et devenir leur nouveau maitre. C’était pourtant original de nous offrir autre chose que ce qu’on a eu par le passé mais on repassera niveau cohérence et développement. Il y a de la répète depuis l’épisode 5 : un personnage tombe par le plus grand des hasards sur le cube puzzle (saleté de karma), l’ouvre par curiosité et se retrouve confronté à son propre enfer avant d’être emporté par Messire Pinhead. Ce septième épisode, malgré cette volonté de nous offrir autre chose, ne changera pas la donne coté construction du personnage. C’est dommage.


Au final, Hellraiser 7 n’apporte rien de plus à notre histoire et même si l’actrice Kari Whurer , le retour de l’ambiance malsaine des premiers opus, ainsi que quelques scènes sympathiques feront gagner un peu d’intérêt à ce film, ça ne sera pas suffisant pour le sauver. Scénario mal foutu et incohérent, ennuyeux à mourir, réalisation plate de chez plate, la saga continue de s’enfoncer encore plus profondément dans les méandres de la nullité. Aller, plus que 2 épisodes et le cauchemar est enfin terminé.

Jay77
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le 27 juin 2016

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