Heat
7.8
Heat

Film de Michael Mann (1995)

Une ambivalence au service des spectateurs

« je rafale comme le f’rait Val Kilmer ou Robert de Niro dans Heat » bien qu’il y ait matière à étudier la relation liant les personnages de Chris et Neil dans ce film, cette dernière reste beaucoup moins intéressante que celle qui oppose Hanna et McCauley.


En effet, le film repose en partie sur la dualité de ces deux antagonistes. Aux premiers abords, ces deux derniers sont aux antipodes l’un de l’autre, en commençant par leurs professions. Le début du film explicite clairement une opposition entre ces deux individus.
Néanmoins, au fur et a mesure que le film avance et que les caractères de chacun se révèlent, il est quasi-impossible de ne pas se rendre compte que leurs personnalités sont loin d’être différentes. Bien que l’un représente la minutie tandis que l’autre représente l’obstination presque maladive, les deux se rejoignent en un point : leur détermination. Tout cela est évoqué, implicitement ou explicitement, lors de leur premier échange. Cette scène, située presque en plein milieu du film, fait office de peak. Malgré le fait que des actions encore plus intenses s’enchainent derrière, c’est précisément à ce moment la que le film prend une tout autre dimension.


Le braquage est une autre scène aussi remarquable que marquante. Elle n’est pas aussi profonde et bien écrite que celle du restaurant. Cependant, sur le plan cinématographique, elle est exceptionnelle. La succession de chacun des plans est magnifiquement orchestré (d’ailleurs pas mal les travelling Michael). Le travail sur le son quant à lui est stupéfiant. L’habile passage de cette musique entrainante / stressante à d'assourdissants coups de feu est à souligner. Tous ces éléments permettent une immersion au cœur de la scène, la tension retranscrite à l’écran est dingue.


Ces 2 scènes permettent de se rendre compte des point forts de ce long-métrage. Le film réussit à proposer de l’action (sans en abuser), une intrigue intéressante mais également une certaine profondeur dans l’écriture et le développement des personnages. L’occasionnel spectateur et le cinéphile de longue date peuvent y trouver leurs compte. C’est en partie ces aspects qui font la force de Heat.

Houuss
9
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le 28 juil. 2021

Critique lue 46 fois

Houuss

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