On connait l'engagement social de Nabil Ayouch dans ses films, qui lui a d'ailleurs valu quelques problèmes avec la censure (Much Loved) mais moins son action sur le terrain, avec l'ouverture de centres culturels au Maroc. C'est dans celui de Casablanca, ville prisée des cinéastes, qu'il a tourné Haut et fort avec de véritables rappeurs amateurs. Faux documentaire mais vraie comédie musicale, le film électrise par l'énergie positive qui s'en dégage avec des interprètes talentueux (les allergiques au hip hop pourraient même être séduits). Les paroles de ces rappeurs et sans reproches évoquent la rébellion et les doléances d'une jeunesse marocaine en souffrance bien mieux que les dialogues de Haut et fort qui balaient tous les thèmes possibles sans sortir d'un discours relativement convenu. Dans l'ensemble, le scénario du film est assez faible et peu abouti, recourant aux clichés dès lors qu'il s'attache à l'environnement des apprentis artistes, que cela soit pour aborder les sujets de la religion ou de la famille. Quant au héros, l'éducateur, son personnage est assez énigmatique, sorti de nulle part et y retournant. Mais on se fiche bien des côtés lacunaires du film pour se concentrer sur les performances des jeunes acteurs qui jouent des rôles proches de leur vécu, avec une sincérité, un enthousiasme et une détermination sans faille. Et cela est particulièrement haut et fort quand ce sont les rappeuses qui mènent la danse.

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le 19 nov. 2021

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