L'adaptation la plus fidèle de la saga... voire du cinéma !

Les deux premiers opus de la saga HP sont fort sympathique mais manquent de caractères et de sensibilité. Je n'approuve d'ailleurs pas beaucoup la vision que Chris Columbus porte sur la saga, étant un réalisateur de film familiaux au sens 'enfants' du terme, il n'a pas sût prendre les bons choix dont la saga avait besoin.
Voilà qu'arrive Alfonso Cuaron. Autant dire que c'est pour le mieux, puisque ne cachons rien de mes sentiments à propos du film, il reste le meilleur de la saga à mon sens.
On a beau dire que l'ambiance des films réside dans toute l'équipe de production et post-production, la saga Harry Potter est la preuve qu'un réalisateur y est pour beaucoup.
On abandonne les plans fixes et très classiques de Columbus qui ne prenait pas vraiment de risque de mise en scène, Cuaron adopte une vision plus singulière et intéressante. Tout le film est en mouvement constant avec une grande variété de plan séquence (celui au chaudron bâveur reste le plus impressionnant), nécessitant une chorégraphie d'acteur réglée à la seconde près, ce qui apporte un véritable souffle de vie au film. Le jeu d'acteur est en cela bien géré avec des séquences de dialogues elles aussi très mobile.
Concernant l'ambiance du film, parlons de la photo qui s'avère plus sombre que ses prédécesseurs avec des dominances de gris/blanc/bleu/noir apportant un aspect lugubre, qui colle bien avec un univers dangereux


où un sorcier fou dangereux rôde


Les décors ont sacrement changés, là où tout était d'une très grande géométrie sans défaut, on appréhende ici un décors bien plus naturel : les extérieurs de poudlard sont pentus et abrupt, les ponts sont tout tordus, les tableaux sont accrochés sans soucis de symétrie, et les personnages présents peuvent désormais sortir de leur cadre littéralement, bref tout est basé sur une dynamique permettant de tourner des plans plus originaux comme le trio qui descend dans la forêt pour leur premier cours de soins aux créatures magiques (plan qui sera réutilisé dans le cinquième opus lorsqu'il s'en iront voir hagrid).
Cuaron décide également de montrer "l'essentiel" : en effet durant la séquence de quiditch, les plans se concentrent sur harry délaissant le score du match prouvant une émancipation et un désengagement de ce qui avait été fait au préalable.
Les effets spéciaux sont très bien réussi, il y a juste quelques bavures au niveau des effets de lumières sur les créatures mais mis à part ça c'est très beau. (les détraqueurs sont encore aujourd'hui splendide).
Cuaron fait également appel à nos émotions avec des scènes émotives bien plus réussi que dans la plupart des autres HP je veux parler de celle où Harry pleure, et surtout celle où il discute avec lupin sur le pont, tout sonne juste (l'écriture et le casting y sont pour quelque chise).
Enfin, et c'est le point sur lequel je m'accorde pour dire qu'Alfonso a fait un très bon boulot, c'est le choix de l'adaptation. Alors je parle pas d'elle comme d'une bonne mise à l'écran du roman concernant son choix de scène, la suppression et la sauvegarde de 'bons' éléments, si il y a mais concernant l'ambiance. Comme évoqué plus haut, il instaure une atmosphère d’inquiétude bien gérée mais surtout fidélise l'idée que je me fais de l'univers HP. Grâce à John Williams et à ses thèmes extraordinaires, Cuaron est le seul réalisateur de la saga à prendre conscience que le film se déroule dans un château et cette idée met à profit de nombreuses qualités du film avec les morceaux A window to the past, Hagrid the Professor ou encore Buckbeak's Flight.
OST à part, l'intégralité de la bande son sublime le film. L'idée de rendre invisible les sortilège et de les illustrer par des bruitages géniaux, mais ça relève du génie complètement. Peut être que ce n'était pas une représentation populaire ou que ce n'était pas suffisamment fidèle au roman, et c'est pour cela qu'ils sont retournées avec des gerbes lumineuses de qualités douteuses dans les opus suivant mais pour ma part, cet effet spécial et de très haute gamme, sobre, élégant, amusant et encore une fois dynamique.


Bref, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban et véritablement le film de cette saga à comprendre le mieux dans quel univers il se trouve et arbore un traitement de personnage réussi dans des plans dynamiques et une mise en scène sombre et de bon goût.

Créée

le 4 oct. 2015

Critique lue 196 fois

ChamoisDoux

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