Cardinaux à l'ouest

Une moyenne de 6,9 ? C'est assez savoureux étant donné le goût que m'aura laissé dans la bouche cet Habemus Papam...

Pourtant, ça commençait bien : l'idée de départ du pape fraîchement élu mais soudainement pris d'une profonde angoisse, jusqu'à tomber en dépression le jour de son avènement, s'avérait excellente. De plus, Michel Piccoli incarnant ce souverain pontife, de beaux décors et costumes, comme un psy athée - interprété par Nanni Moretti lui-même - se retrouvant coincé au Vatican avec tous ces vieux bonshommes, ça sentait plutôt bon... Surtout qu'amener un psy ne pouvant parler de rien de ce qu'un psy peut aborder, c'était assez saugrenu ; démontrant d'abord à quel point ces gens sont coupés de tout. Même si avec le recul, je finis par me demander si l'idée était réellement volontaire. Mais passons... Et au futur souverain pontife de s'enfuir et prendre l'air, afin de redécouvrir le monde "normal", pour y suivre entre autres - et donc anonymement - une psychanalyse.

Mais de toutes ces bonnes intentions, Nanni Moretti ne semble pas savoir quoi faire, ne développant finalement pas grand-chose de concret, et ce jusqu'à s'abandonner au remplissage éhonté. L'exemple le plus flagrant étant ce tournoi de volley-ball qui n'en finit pas de ridiculiser tous ces braves gens, mais surtout le réalisateur lui-même, qui selon moi s'aligne-là sur du niveau téléfilm... Et encore plus lorsque le chambellan secouant les rideaux, et sans jamais se montrer, se retrouve acclamé par de grands enfants limite demeurés croyant encore au Père Noël. De plus, c'est assez énorme la manière dont ce vieillard ennuyeux arrive à s'intégrer à cette troupe de théâtre, non ? Ok, le mec c'est un "saint", m'enfin quand même... Et franchement, si j'étais acteur de théâtre ou simple spectateur, j'aurais juste eu envie de huer ces cardinaux faisant fi des bonnes manières... Y a que des croyants à Rome ou quoi ?

Je n'ai franchement pas envie de m'attarder plus longtemps sur ce film mal développé, même pas drôle au vu de ses quelques tentatives, et finalement assez creux et ennuyeux. D'ailleurs, même la scène finale tombe à plat puisque les cardinaux et la foule se retrouvent en décalage complet avec le spectateur qui anticipe dès ses premiers mots le "twist du pauvre" à venir... Dommage.