Des émotions pures

J'ai bien plus apprécié Gravity lors de cette seconde séance au cinéma 10 ans après que lors de sa sortie en 2013. Débarrassée de sa hype et de l'attente peut-être d'un peu plus d'histoire et de développement de personnages, j'ai pu cette fois me concentrer sur la maîtrise sublime des plans dans l'espace et surtout sur les émotions à fleur de peau de Sandra Bullock. Car au final, Gravity c'est avant tout une émotion pure, l'effroi, la panique, la culpabilité, l’isolement, mais aussi la rage et l'instinct de survie primaire. Au final se laisser submerger par ce tourbillon, toujours aussi prenant, suffit au plaisir du film.

Je comprends mieux que les astronautes décrivent ce film comme la représentation la plus réaliste de leur expérience dans l'espace. Ce n'est pas un réalisme scientifique, car si Alfonso Cuarón a fait un énorme travail sur la crédibilité, son film contient plusieurs inconsistances ou maladresses de scénario. Non c'est un réalisme de perception, symbolique, car le film retranscrit visiblement fidèlement ce qu'on peut ressentir là-haut, seul, dans un silence absolu couplé à l'assourdissant bruit intérieur du corps enfermé dans des combinaisons.

Gravity n'est pas un film à histoire, il est un film à sensation. Et sur ce point 10 ans après, il est toujours aussi spectaculaire.