Étant depuis longtemps un grand fan du cinéma de David Fincher, et ayant littéralement dévoré le bouquin quelques jours à peine avant la sortie du film, je dois dire que j’avais hâte de pouvoir découvrir sur grand écran l’adaptation de cet ouvrage qui m’avait tant passionné. Et globalement, je n’ai vraiment pas été déçu par le résultat ! Mieux, j’ai même été épaté par le film malgré mes énormes attentes et le fait que je connaissais parfaitement l’issue de l’histoire.

Et cela, je pense que je le dois principalement à la qualité du scénario écrit par Gillian Flynn, l’auteur même du roman. Un scénario extrêmement proche du matériau d’origine et dont les quelques rares modifications n’ont finalement pour but que de rendre le long-métrage meilleur, en faisant mieux correspondre l’histoire au langage cinématographique. Mais aussi, et surtout, à la formidable capacité du réalisateur à s’approprier le récit pour en faire un thriller sombre et subtil sur le couple, le mariage, les médias ou tout simplement les apparences. Des thématiques dont le film exploite à merveille les dérives les plus extrêmes, ce qui incite inévitablement à la réflexion. Quoi qu’il en soit, il se dégage une telle maîtrise de sa réalisation qu’il est bien difficile d’y trouver la moindre faille. C’est bien simple, l’histoire est posée en 10 minutes chrono et ne nous lâche plus jusqu’à l’apparition du générique final. L’atmosphère est oppressante du début à la fin et chaque plan a du sens, même s’il faut parfois attendre une future scène pour s’en apercevoir. Et que dire de l’aspect technique du film qui contribue aussi grandement à son ambiance étouffante. La photographie de Jeff Cronenweth, usant abondamment de couleurs froides, ainsi que la composition musicale, douce mais grave, de Trent Reznor et Atticus Ross confère en effet à l’œuvre un climat assez glacial. Tandis que l’usage de la voix off est un choix excessivement judicieux compte tenu de l’évolution du récit.

L’évolution du récit, parlons-en justement ! Il s’agit là d’une des grandes forces du film, et plus généralement de l’histoire imaginée par Gillian Flynn. Les twists sont effectivement tellement nombreux qu’il est presque impossible de les prédire. D’autant plus que, contrairement à d’autres réalisations, ceux-ci s’étendent sur l’ensemble de l’histoire. Du coup, on a à peine le temps de digérer une révélation qu’une autre vient tout bouleverser, rendant l’intrigue encore plus passionnante. Je n’en dirai évidemment pas plus pour éviter tout spoiler mais sachez en tout cas que vous risquez d’être continuellement surpris. Ensuite, l’autre grande force du film réside incontestablement dans son casting. Au vu de la profondeur des personnages décrits dans le livre, il fallait impérativement que les acteurs se montrent à la hauteur du projet, et le résultat à l’écran dépasse personnellement mes espérances. En particulier Rosamund Pike qui trouve enfin avec Amy un rôle à la hauteur de son talent. Elle délivre une performance brillante dans la peau de cette femme aussi belle qu’intelligente, un personnage complexe nécessitant un jeu rempli de nuances pour exprimer ses différentes facettes. A ses côtés, Ben Affleck s’en sort aussi admirablement bien dans un rôle probablement moins compliqué à aborder mais tout aussi périlleux. Enfin, j’aimerais aussi insister pour terminer sur la magnifique interprétation de Carrie Coon dans la peau de Margo, la sœur de Nick. Après un passage remarqué dans la première saison de la série The Leftovers cet été, l’actrice enchaîne avec un beau projet qui devrait certainement définitivement lancer sa carrière.

Pour conclure, David Fincher signe donc avec Gone Girl un nouveau thriller remarquable de maîtrise et d’intensité. Bien qu’il s’agisse d’un film très différent de ses précédents, de par la nature assez classique de l’histoire, son empreinte est tout de même largement palpable, et fortement appréciable. Assurément un des tous meilleurs films de l’année ! Encore plus au regard de la prestation impériale de l’ensemble du casting, Rosamund Pike en tête. Bref, immanquable !
Wolvy128
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Top 2014

Créée

le 9 oct. 2014

Critique lue 400 fois

1 j'aime

Wolvy128

Écrit par

Critique lue 400 fois

1

D'autres avis sur Gone Girl

Gone Girl
Sergent_Pepper
8

Amy pour la vie

Brillantes, les surfaces de verre et les chromes étincelants des 4x4 d’une suburb impeccable du Missouri. Brillante, la photographie d’un univers bleuté, haut de gamme, au glacis de magazine. Beaux,...

le 22 oct. 2014

223 j'aime

22

Gone Girl
Kobayashhi
8

Lettre ouverte...

David Fincher, Il a fallu attendre que tu entres dans ta cinquième décennie pour réaliser ton plus beau film, il faut dire que contrairement à certains je ne t'ai jamais réellement voué un culte...

le 10 oct. 2014

180 j'aime

12

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

Du même critique

Hunger Games : La Révolte, partie 1
Wolvy128
6

Critique de Hunger Games : La Révolte, partie 1 par Wolvy128

Depuis l’adaptation du dernier tome de Harry Potter en deux films distincts, la plupart des grandes sagas littéraires semblent emprunter la même trajectoire (Twilight, Divergente…) et Hunger Games...

le 20 nov. 2014

49 j'aime

3

Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E.
Wolvy128
7

Critique de Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E. par Wolvy128

Quatre ans après sa dernière réalisation, le réalisateur britannique Guy Ritchie revient sur le devant de la scène avec un film dans la veine de ce qu’il a l’habitude de proposer, celle d’un...

le 21 août 2015

35 j'aime

1

Mary
Wolvy128
7

Critique de Mary par Wolvy128

Mis en scène par Marc Webb, surtout connu pour son fabuleux (500) Jours Ensemble et son sympathique reboot de Spider-Man (avec Andrew Garfield et Emma Stone), Mary (Gifted en VO) est un drame...

le 11 juil. 2017

27 j'aime