On peut mourir demain.

Une femme d'une cinquantaine d'année, divorcée, deux enfants, profite de la vie en allant en boite de nuit où passent des chansons vintage. Un soir, elle rencontre un homme, lui aussi divorcée, dont elle va tomber follement amoureuse. Entre eux deux, tout va bien, sauf que à cet âge-là s'accompagne l'entourage, notamment de son côté...

Il y a des films dont on se dit que ça a été réalisé pour soi, et Gloria Bell fait partie du lot. Remake de Gloria du même Sebastian Lelio, c'est l'histoire d'une femme libre, quoiqu'il en coute, et il faut dire aussi que c'est un rôle taillé pour Julianne Moore, qui est magnifique. A la fois de beauté, de charme, d'élégance, mais aussi dans son jeu, où son assurance semble peu à peu s'effriter au fur et à mesure de sa liaison avec l'excellent John Turturro. Lequel est dans une tendresse qui ne le rend que plus touchant, mais qui est comme dépendant de ses deux filles ainsi que son ex-femme. Comme si lui ne pouvait être libre, tant elles lui téléphonent.
La caméra semble aimantée sur l'actrice, dont le mantra est que on peut mourir demain. Ce que lui dit sa fille, enceinte, qui part rejoindre son amoureux en Suède. Mais il y a quelque chose aussi que le film montre très bien, c'est l'entourage d'une personne qui peut rendre mal à l'aise l'autre. J'en veux pour preuve une très bonne scène de repas où Moore se retrouve avec Turturro et son ex-mari avec sa nouvelle femme ainsi que ses enfants. Et j'ai rarement autant ressenti ce que Turturro vit, à savoir qu'il est à un moment complètement mis de côté durant le repas, alors que tous se rappellent leurs bons souvenirs, au point qu'il va s'en aller. Ce que j'ai vécu et qui est insupportable à vivre d'être comme un bibelot.

Quant à la musique, là aussi on dirait que ça a été fait pour moi, car étant donné que le personnage de Gloria aime aller dans des boites de nuit qui passent de la musique des années 1970-80, j'étais complètement dedans. Y compris lors de la scène finale où Julianne Moore danse sur la chanson Gloria ; c'est tellement évident, mais le moment est si bien filmé, ajouté à cela qu'on voit rarement les acteurs danser au cinéma, que c'est très touchant.

Malgré ses quelques imperfections, comme la présence quasi subliminale de Michael Cera ou Sean Astin, ainsi que le manque de développement des personnages secondaires, j'ai vraiment accroché au film, qui a su me parler, alors que je n'ai pas (encore) l'âge des personnages, mais ça le rend d'autant plus réaliste.