Glengarry
6.9
Glengarry

Film de James Foley (1992)

Ayant fait le tour des principaux grands films présents dans la filmographie de ce cher Al Pacino, je me suis intéressé à certains de ses films plus obscurs, moins connus du grand public et de la masse, qu'on cite rarement voire jamais.
C'est comme cela que je suis tombé par hasard sur Glengarry.


Le film qui est une adaptation d'une pièce de théâtre, met en scène plusieurs agents immobiliers qui pour la plupart sont au pied du mur, dans l'obligation de signer de gros contrats et d'effectuer par tous les moyens des ventes fructueuses.


Suite à cette pression exercée par leurs supérieurs, les différents protagonistes vont se démener et redoubler d'efforts afin de garder leur place au sein de l'agence, allant jusqu'à imaginer les coups les plus fourbes et tordus.


Pièce de théâtre à l'origine, le film ne déroge pas à la règle et se veut très statique, situant son action essentiellement dans le bar d'un restaurant chinois, lieu de décompression, de sympathie, d'échanges verbaux autour d'un bon petit verre et de l'autre coté de la rue, dans l'agence immobilière, le point culminant de toute cette tension, de ce climat de stress qui prend toute son ampleur.


Car c'est cette tension, ce risque permanent avec cette épée de Damoclès qui plane sur leur tête, qui va pousser les employés dans leurs derniers retranchements. Le film dépeint avec force, brio et justesse ce désarroi, cette angoisse qui se développe chez chacun d'eux sauf peut-être pour Al Pacino, qui se révèle être l'agent le plus rentable, celui qui a la tchatche, le bagou et le baratin adéquat pour mettre l'acheteur dans sa poche.
Cette comédie dramatique, emmenée par une distribution de premier choix (Al Pacino en tête de gondole, Kevin Spacey, Ed Harris ...), illustre et dénonce de manière réaliste (sans tomber forcément dans le cliché facile et la dénonciation abusive) une forme de critique sociale, celui de toujours en faire plus pour en rapporter plus, au dépend de l’être humain, de sa consciences, de son bien-être et de ses états d’âme.


Les autres personnages sont plutôt fébriles, colériques, hargneux et victimes de malchances en tombant sur des clients peu réceptifs à leurs demandes.


Partant d'un postulat susceptible d’être rebutant, le film se révèle être captivant et intéressant de bout en bout. Les dialogues sont sensationnels également, les répliques fusent, les insultes, les accès de colère sont les principaux atouts durant les joutent verbales et bien évidemment, les Fuck, shit et autres joyeusetés de ce bon vieux Al Pacino sont de la partie.


Une excellente comédie dramatique à découvrir, très loin des préjugés qu'on pourrait se faire sur ce type de film.

Ninjeur
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de huis clos, Les meilleurs films avec Al Pacino et Les meilleurs films avec Kevin Spacey

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le 11 juin 2015

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Ninjeur

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