Nous ne sommes qu’ombre et poussière.


Je te donne ma critique #50



Gladiator... Que dire de ce film ? Qu’il est poignant ? Inoubliable avec une reconstitution impressionnante ?
Un péplum d’une grande virtuosité et d’un sens de l’épique phénoménal. Ma première expérience avec ce film remonte à quelques années déjà. Je me souviens encore de la VHS couleur or posé sur l’étagère que j’avais entre mes mains, j’avais l’impression de tenir le St Graal, j’étais en admiration totale devant la jaquette et je n’avais qu’une hâte, découvrir ce chef-d’œuvre.


Gladiator, c’est un long-métrage au scénario saisissant grâce à des enjeux à la dramaturgie captivante et évidemment des personnages très attachants. Dès les premières minutes Ridley Scott, donne le ton et réussis d’un coup de maître à nous faire la présentation des personnages en quelques minutes seulement. Leur caractère, leur motivation, rien n’échappe au réalisateur, et le spectateur arrive en quelques minutes à se faire une idée des traits de caractère pour chaque protagoniste et antagoniste. Ce genre d’introduction n’est pas sans rappeler celle du premier Alien dans sa façon d’introduire des personnages assez rapidement. La reconstitution méticuleuse et théâtrale est d’une grande beauté. La bataille au début du film évite le piège de nous rendre épileptiques puisque Scott a eu la brillante idée de rendre ça lisible en optant pour le ralenti à certains moments ce qui permettra à nos yeux de pouvoir se reposer durant un laps de temps. La violence n’est jamais exagérée, on a affaire à du grand art. Une claque à la mise en scène soignée.


Les acteurs sont justes mémorables avec des dialogues savoureux et sont pour ma part assez bien étoffés. Russell Crowe offre un jeu puissant et nous fait partager ses souffrances et ses convictions. L’acteur dégage un certain charisme. Ses faiblesses et sa force sont mis à nu et à rude épreuve. Joaquin Phoenix est quant à lui un antagoniste parfait dans son rôle profondément fourbe, fragile possédant cette double facette. Il campe à outrance un personnage profondément tragique. L’interprète de Lucilla porté par Connie Nielsen est juste rayonnante, à fleur de peau et cette dernière nous permet à chaque fois d’avoir un regard nouveau sur son frère. Elle a quelques similitudes avec Cersei, je trouve, l’importance de sa progéniture, sa relation ambiguë avec son frère. Sans son côté machiavélique et calculatrice bien évidemment. L’actrice arrive à retranscrire avec beaucoup d’émotion cette dualité amour/haine qu’elle entretient avec lui. L’empereur romain Marc Aurèle incarné par le futur Dumbledore est un personnage troublé dans ses réflexions et ses choix politiques et philosophiques. Richard Harris prouve encore une fois avec ce rôle tout en nuance l’étendue de son talent malgré le peu présence à l’écran qui lui est donnée.


Les dialogues shakespeariens écrits avec finesse et subtilité contribuent énormément à nous faire passer les 2 h 30 comme une lettre à la poste. Un péplum également spectaculaire, mais qui n’en oublie pas d’être une œuvre avec un discours fort et puissant. La musique du magistral Hans Zimmer accompagné au chant par la sublime Lisa Gerrard fait beaucoup son effet et les partitions donnent au personnage de Maximus lors de certaines scènes une noblesse et une grâce sans failles. Une BO immersive qui colle parfaitement à l’esprit du film. Le divertissement existe depuis la nuit des temps et a évolué sous différentes formes, à l’heure actuelle, le cinéma est un domaine sans conteste le plus répandu et le plus apprécié. Ici Ridley Scott mélange son savoir-faire du divertissement avec celui d’une époque lointaine. Oui, Gladiator est un grand divertissement somptueux de par ces scènes dans l’arène d’une grande nervosité ou le réalisateur offre un travail d’une technique stupéfiante dans la chorégraphie des combats et dans son jeu de mise en scène avec par exemple ce travelling circulaire à un moment centré sur Maximus. Ridley Scott a toujours su nous offrir des plans extrêmement biens pensés jusqu’au moindre détail. Moi je vous le dis, c’est un véritable travail d’artisan qui se savoure.
John Mathieson le chef opérateur nous fait bénéficier d’une photographie nette et propre. Ce bleuté se mariant harmonieusement avec le monde de l’au-delà et de même pour les couleurs chaudes dans le monde des vivants


Si je devais lui donner un défaut ça serait au niveau de la fin non pas que le dénouement ne m’ait pas plu mais plutôt qu’elle comporte un anachronisme. Ce concept de démocratie ou la république sera restauré tiens de l’utopie. Ils n’avaient pas de telles pensées modernes durant cette période de l’histoire. Bon après d’un côté le film assume pleinement son côté historique créé de toutes pièces. Il magnifie simplement l’image que l’on se fait de cette période-là.


Ridley Scott aborde la période romaine de manière intéressante et pertinente. Un film qui s’adresse vraiment à tous types de spectateurs. Un long-métrage qui va bien au-delà qu’une simple histoire de vengeance malgré son histoire simpliste et doté d’un certain manichéisme. Un réalisateur en pleine forme et qui a su faire preuve d’ingéniosité dans la construction de son récit aussi bien rythmé que prenant également son temps. Je regrette le fait qu’il ne dure pas plus longtemps que ça. 1 h de plus ça ne m’aurait pas déplu. Un projet ambitieux avec une âme d’artiste derrière et qui manque cruellement à l’heure d’aujourd’hui dans le paysage cinématographique pour ce genre de film.
Auréolée de 5 oscars amplement mérités.



La mort nous sourit à tous, tout ce qu’on peut faire c’est sourire à la mort 


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le 12 mars 2019

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