C'est d'un autre zoo dont il nous raconte l'histoire dans ce film. C'est un fait-divers qui a inspiré le réalisateur, Rani Massalha. Une girafe est morte dans le zoo de Qalqiliya. Suite à un bombardement, elle a paniqué et s’est heurtée la tête contre la barrière de son enclos. Sa première idée, farfelue voire incongrue, était de faire venir du zoo de Tel-Aviv une autre girafe et ainsi est né le projet. Pour la fiction, l'histoire se déroule autour de l’attachement d'un petit garçon, fils du vétérinaire du zoo, à ces girafes, lui qui les soigne, leur donne à manger et à boire.

On voit bien dans ce Girafada le milieu étriqué des pouvoirs locaux, qui se croisent dans la population palestinienne où ce zoo est la seule «attraction» pour les enfants. Dans cette ville, à 12 km de la mer et néanmoins entourée et fermée par le mur que les autorités d'Israël ont érigé partout.

Premier film, avec une équipe internationale composée de Palestiniens, Israéliens, Français, Allemandes, Italiens, Canadiens, Américains, et même un Congolais, est une œuvre généreuse, de bonnes intentions, avec quelques longueurs et redondances, quelques parti-pris qui, dans le contexte du conflit actuel peuvent être réducteurs.

Le seul juif dans le civil du film est un colon, qui se comporte comme l'image commune le présente habituellement, violent et obtus. Les jeunes soldats de la troupe d'Israël ont le même comportement que celui qui est décrit depuis longtemps sur l'armée israélienne en position d'occupation.

Mais ce film est autre chose que cela et ce qui m'intéresse de souligner ici c'est l'amitié entre les deux vétérinaires, un juif et l'autre palestinien, qui vont réussir à remplacer la girafe disparue; et la relation de tendresse et de grande complicité de ce père seul avec son garçon.

On sait que la girafe est l'animal qui a le plus gros cœur (11 kg). La communication non-violente l'utilise comme symbole, une forme d'empathie envers l'autre en opposition au parler "chacal", emblème de la violence. De ce film, de sa fable, je tire la volonté qu'un autre rapport soit possible, un jour, entre ces deux peuples, plutôt girafe que chacal.
http://blogs.mediapart.fr/blog/arthur-porto/010514/du-cote-de-la-porte-doree-2-girafes-et-girafada
ArthurPorto
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le 1 mai 2014

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