Avant de commencer, je tiens à préciser que je n'ai vu que le 1er film Ghost in the Shell, donc je ne suis pas un spécialiste de cet univers qui a eu droit à pas mal de réécriture. Je vais donc axer cette critique sur le film et ce qu'il représente en tant qu'objet filmique : un bel étron.
Vous avez compris, j'ai détesté le film ! C'est la première fois de ma vie que j'ai eu envie de sortir de la salle tellement j'ai trouvé ça mauvais. Je ne pouvais pas m’empêcher de rire tellement les facilités d'écritures et de mise en scène sont caricaturales. Un homme qui se tenait à coté de moi s'est endormi la moitié de la séance (c'est pas un argument même si durendal trouverai que si... #JeSuisSilence).
Déjà à la réalisation on a droit à un beau yesman, après "Blanche neige et le chasseur" (que je n'ai pas eu le courage de regarder vu les échos que j'ai eus ...) il nous sert sur un plateau d'argent des plans sois disant esthétiques, mais sans aucune profondeur. Rien ne s'en dégage, on a l'impression d'être devant une publicité. Une scène en particulier, pleine de corps et de mains, m'a vraiment fait pensé à une pub pour une crème, où la peau est représentée par des corps nus (je me rappelle plus de quoi est la pub), mais c'est le même type de mise en scène.
Les scènes d'actions sont mauvaises, c'est Matrix mais sans talent : un ralentis tous les deux plans c'est beau oulala, alors maintenant Scarlett va ramasser un flingue en fessant un dérapage tout à fait naturel. J'ai gardé le meilleur pour la fin, c'est ce que j’appelle "l'effet OSS 117" : les antagonistes ne savent pas tirer, même si le mec est seul, de dos, contre 4 types armés et entrainés (surtout que ce sont des robots), durant 2 secondes ils vont réussir a ne pas le toucher (scène du bar pour ceux qui ont vu le film).
C'est tape à l’œil à l'image du gigantisme de la ville. On a l'impression qu'à Hollywood ils se sont dit : "
- On fait un film dans le turfu ?
- Ouai, du coup on peut imaginer plein de choses pour l'univers ! En plus on a du pognon.
- Ho putain j'ai une idée, on met des hologrammes partout dans la ville ! Comme ça le spectateur il se dit que c'est les corporations qui contrôlent tout, c'est ultra profond, le geek sera content. En plus on respecte le matériau de base.
- Ouai, en plus ils sont en mouvements, et puis à coté on met des néons de toutes les couleurs. Et puis on les fait géants au dessus des bâtiments. Et y'a des immeubles partout. Au sol on en met d'autres, avec encore plus de néons !!
- Mais les gens dans l'univers ils ne voient pas les gros du coup ?
- On s'en fout c'est joli ! On pourra faire des plans vu du ciel super classe.
- Ha ouai... En plus le spectateur il trouvera rien a dire sur le scénario bancal car il sera hypé par les images futuristes !
- Oscar des meilleurs effets spéciaux nous voilà !
- Non, du meilleur scénario, hahahahahaha.
(claquement de verre de champagne)"


Attention la suite spoil même si c'est pas bien important vu la qualité du bouzin...


Donc, le scénario... C'est basique... Basique ne veut pas dire mauvais mais là, à ce point... Alors commençons par le meilleur : les personnages et en particulier le méchant. Le méchant, c'est le méchant, il est pas gentil hein, parce que c'est le méchant, quand t'es pas de son coté il te tue, lui ce qu'il aime c'est les armes, c'est bien les armes on peut tuer les gens qui sont pas d'accord, comme ça et ba y'a que des méchants. C'est honteux en 2017 de faire un méchant avec aussi peu de motivations. Tout ce qui l’intéresse c'est avoir des armes puissantes (Scarlett) qui soit contrôlable. Surtout qu'il a des dizaines de robots sous ses ordres, à aucun moment il est expliqué comment ça se fait que Scarlett est meilleur que les robots ? Elle a une âme ? Ok... C'est sûr qu'un être doté de sentiments (même conditionné) est plus à même de tuer qu'une machine, mais je chipote...
Donc le méchant, on a compris, il est méchant, il a des robots avec des masques noirs (même écrit je trouve ça choquant).
La suite maintenant, bon même si le parallèle avec l'animé pourrait se faire pour le "pupetmaster" il faudrait l'expliquer et je suis pas assez connaisseur de l'univers comme dit précédemment. Mais le personnage n'est plus du tout le même, dommage c'était le meilleur de l'animé ! Incarné par Michael Pitt qui est un acteur que j'apprécie d'habitude. On sent que là que quelque chose ne va pas... on dirais... oui c'est ça, il s'en bat les couilles ! La scène de fin quand il crie "noooooon" est juste magique dans le non-jeu. Ok c'est un demi robot comme Scarlett mais bon... Son personnage a ses motivations, il veut se venger de ceux qui l'ont transformé en robot. Bon c'est pas terrible mais au moins il n'est pas montré ténébreux, torturé et encapuchonné ? Ha ba si... C'est Anakin ! Même la scène finale quand il rampe y fait échos...
Takeshi Kitano qui parle en... japonais. Oui, oui ! Peut être histoire de montrer que l'histoire se déroule au Japon ? Aucun élément nous le fait comprendre à par ça et les geishas. Enfin bon c'est assez troublant quand le reste du casting parle anglais et ont pour la plupart des visages occidentaux... Lui aussi semble attendre son chèque à la fin de chaque prise. Par contre, c'est James Bond, il a des gadgets de folie, c'est quoi le sien ? Une mallette en titane renforcé qui lui sert de bouclier... Juste non, c'est inacceptable, à quel moment ils se sont dit que c'était une bonne idée ? Il est dans sa voiture criblé de balles mais comme il est planqué derrière sa mallette, il à rien ? Moralité, faites attentions aux banquiers, ils ont plus d'un tour dans leur sac !
Le personnage de Scarlett maintenant, à par le fait que sa combinaison change entre chaque scène, qu'à la fin elle à des reflets bleus sur elle alors qu'avant non, je n'ai pas trop à dire. Scarlett joue son personnage comme elle le fait d'habitude dans un blockbuster, c'est à dire froide et impersonnelle, mais ça fonctionne. A par que son personnage n'a aucune évolution par rapport au début mais j'y reviendrai.
Le reste est assez anecdotique, j'ai pas grand chose à en dire. Juliette Binoche est convaincante en mère de substitution même si son personnage est assez caricatural. Pilou Asbæk dans le rôle de l'acolyte de Scarlett est pas mal, il est toujours là au bon moment, un grand classique. Pas vraiment de quoi s'affoler les concernant ils servent le récit cousu de fil blanc.


Maintenant le scénario en temps que tel. Je vais surtout m'attarder sur ce qui m'a choqué. Déjà, c'est quoi cette adresse que refile Juliette Binoche a Scarlett ? C'est pas censé être top secret comme manœuvre d’enlèvement ? Et pourquoi en garder une copie quelque part ? C'est pour faire avancer le scénario ? Ha d'accord... Poursuivons. Donc Scarlett va voir sa vraie maman, qui l'invite à entrer car elle lui ramène son chat (coup de bol ou simple facilité d'écriture ?). Donc la maman de Scarlett lui parle de sa fille qui a disparue au bout d’approximativement 30 secondes (le temps de faire un thé) qui s'avère être... Scarlett, car oui on ne le savait pas avant mais bon c’était prévisible. Donc la maman reconnais son regard, elles se regardent, elles ont compris, c'est beau on va pleurer. On comprend alors que Scarlett est une ancienne activiste anti-technologie, qui se fera par la suite enlever par le méchant, car c'est le méchant vous avez suivi ? C'est une des seules "bonnes" idées du film, faire des semi-robots des anciens activistes gênant dont le gouvernement se sert pour ses expériences.
Après ce retournement de situation au milieu du film, Scarlett est en train de se rechercher avec elle même. Du coup elle va sous l'eau, avec 3 méduses en numérique. D'ailleurs, les effets spéciaux de ce film sont pour la plupart moches. Certains sont tout simplement ratés, d'autres sont juste nul comme effet visuel. Donc ensuite elle remonte à la surface, son acolyte l'attend (je vous ai dit, toujours au bon endroit au bon moment). Cette scène ne sert à rien, elle est simplement là pour plaire aux fans car présente dans l'animé. Aucune profondeur ne s'en dégage, c'est censé être un moment important pour elle mais les dialogues sont inexistants, les questions existentielles avec. En parlant des questions existentielles et de la toute fin du film. Scarlett ne change pas, elle est toujours une arme asservis par son patron. D'accord le méchant est mort, mais son fonctionnement n'a pas changé un seul instant, elle fait toujours ce pourquoi elle à été programmé. Ce qui donne une morale assez discutable au film. En gros c'est "engagez vous vous serez qui vous êtes, la guerre c'est bien", conforté par le monologue et le plan final qui fait échos à la première scène "d'action" du film. Peut être que je vais un peu loin mais avec ce message c'est la première fois que je ressens "l'ère Trump" au cinéma...


PS : j'ai perdu toute objectivité sur ce film en écrivant cette critique. Il a quelques qualités pour lui, mais entaché par un niveau d'incompétence hors norme.

Gaël_Benaïm
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le 30 mars 2017

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Gaël Benaïm

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