Martin Scorsese consacre un documentaire en deux parties de 3h30 sur le Fab four le plus discret, à savoir George Harrison, avec des tonnes d'archives, et des entretiens contemporains pour aider à comprendre qui était l'artiste.

Né en 1943, il était l'ami d'enfance de Paul McCartney, et intégra de fait les Beatles en 1959, formant avec les trois autres membres une décennie créatrices qui les emportait tel un tourbillon. On voit bien la frénésie créatrice qui bouillonnait au sein du groupe, bien que ce soit surtout McCartney et John Lennon qui furent les chefs de file. Mais bien qu'il ne soit que guitariste, George Harrison a écrit quelques chansons comme Something ou Here comes the sun.
On voit aussi l'apport très important de la spiritualité, du fait d'un tournage en Inde, où il va en quelque sorte imposer le sitar dans quelques chansons, mais aussi sa manière de vivre, de penser, qui vont le transformer jusqu'à la fin de sa vie.

Le documentaire passe comme dans un rêve, n'éludant pas le caractère assez particulier d'Harrison, qui pouvait être cassant, sa découverte de la drogue grâce à Bob Dylan, mais nous sommes plus dans l'hagiographie, la célébration d'un homme important dans la culture populaire de la seconde moitié du XXe siècle. D'où le flot d'hommages qu'on entend, où interviennent sa femme, son fils, ses amis chanteurs, des membres des Monty Python (dont il a produit Le sens de la vie, en plus de pas mal de films anglais), Ringo Starr, Yoko Ono, et la surprise de voir des archives totalement inédites, où on voit que dans les années 1970, Harrison ne s'intéressait pas seulement à la musique et à la spiritualité, mais aussi à l'art floral, au cinéma, et à la formule 1. La fin de sa vie est également évoquée où échappant une première fois à la maladie, il sera poignardé chez lui en pleine nui, avant que le crabe ne revienne le frapper en Novembre 2001.

Cela dit, je suis toujours dubitatif sur la présence de Martin Scorsese et sa véritable implication dans le projet, car il a déjà soi-disant réalisé plusieurs documentaires, sur le cinéma américain et italien, ou sur Bob Dylan, et il a été avéré qu'il n'a pas filmé un mètre de pellicule, déléguant beaucoup au monteur ou à des assistants et ainsi s'accaparer la paternité des autres. Ce qui me parait tout de même limite malhonnête.

Cette réserve mis à part, et le manque de critique d'autre part, ça reste un documentaire très agréable à voir, bourré de musique, et c'est le principal, surtout quand on parle de Beatles. Qui, surprise, ne concerne que 90 des 210 minutes du documentaire.

Boubakar
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le 29 sept. 2019

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