Gandahar
6.9
Gandahar

Long-métrage d'animation de René Laloux (1987)

♫ Yo listen up, here's the story about a little guy that lives in a blue world... ♫

Pour son troisième et dernier long-métrage, le regretté René Laloux est resté dans son univers de prédilection : l'adaptation de romans de SF français. Et plutôt que de continuer sur celles de Stefan Wul, il se penche de nouveau sur le premier livre de la saga "Gandahar" de Jean-Pierre Andrevon, "Les Hommes-machines contre Gandahar", qu'il avait déjà tenté d'adapter en 1977 par le biais d'un court-métrage de présentation. Dix ans plus tard, le projet se concrétise.


Exit Mœbius, avec lequel il avait travaillé sur Les Maîtres du Temps, place à Caza, un autre gus issu de Métal Hurlant avec qui il avait déjà collaboré sur quelques courts-métrages, qui confectionnera les incroyables décors et le chara-design. Le rendu est aussi différent des deux précédents films que baignant sensiblement dans la même atmosphère bleutée, futuriste et surréaliste, à travers une histoire d'élitisme, de totalitarisme et d'amour. Et comme pour les deux précédents, le film peut dérouter : d'une part à cause d'un scénario faussement complexe jouant encore et toujours sur les voyages temporels et sur la condition humaine, et d'autre part par la mollesse évidente du rythme global du long-métrage, aux antipodes des productions ricaines ou japonaises de l'époque, plus dynamiques.


Languissante, parfois apathique, la tonalité peut rebuter, effrayer même. Pour autant, c'est ce qui fait la force et l'atypie des films de Laloux, appréciable ou pas, et ce qui rend par ailleurs Gandahar intéressant. Les doublages lymphatiques, les mouvements de la même trempe, cette distance presque pudique entre ce que vivent nos deux héros et notre regard de spectateur, contribuent à envelopper le film d'un cachet unique, hypnotisant et décalé. Pour autant, ce troisième et imparfait effort demeure une aventure galactique mouvementée, pleine de rebondissements et de séquences uniques autour d'un univers graphique extraordinaire, qui reste aujourd'hui encore une œuvre chaleureusement baroque et fantasmagorique.

Créée

le 27 déc. 2020

Critique lue 173 fois

2 j'aime

Critique lue 173 fois

2

D'autres avis sur Gandahar

Gandahar
Torpenn
3

Animer sans bouger un Syl

Mon optimisme me perdra… Offrant une nouvelle chance à René Laloux pour me convaincre qu’il n’est pas seulement victime de Topor dans son horrible Planète sauvage, je suis obligé de lui mettre sur le...

le 26 juin 2013

25 j'aime

25

Gandahar
watermelonman
9

Critique de Gandahar par watermelonman

Je n'y avais rien compris quand j'étais gamin, et je me souviens que j'étais choqué par les scènes avec des femmes seins nus ^^. Je l'ai revu récemment et c'est vraiment intéressant, voyages dans le...

le 3 oct. 2010

24 j'aime

5

Gandahar
Hawk
6

Critique de Gandahar par Hawk

Dès le début, j’ai été surpris par la qualité de l’image qui a mal vieilli alors qu’il ne date que de 1988. Cela ressemble plus à des films d’animation des années 1970 qu’à Akira qui est sorti la...

Par

le 28 déc. 2012

11 j'aime

7

Du même critique

Wonder Woman 1984
MalevolentReviews
3

Tant qu'il y aura des hommes

Toujours perdu dans une tourmente de décisions visuelles et scénaristiques, de décalages et de tonalités adéquates, DC Comics se fourvoie une nouvelle fois dans un total manque de cohésion et par...

le 26 déc. 2020

67 j'aime

6

Dune
MalevolentReviews
5

L'Épice aux étoiles

Attendu comme le Messie, le Dune nouveau aura été languissant avec son public. Les détracteurs de Denis Villeneuve s'en donne à cœur joie pour défoncer le produit à la seule vue de sa bande-annonce,...

le 18 sept. 2021

43 j'aime

5

Kaamelott - Premier Volet
MalevolentReviews
5

Les prolongations

Il l'a dit, il l'a fait. Plus de dix ans d'absence, dix ans d'attente, dix ans de doute, une année de retard à cause de la pandémie. Kaamelott a marqué la télévision, de par son ampleur, son aura...

le 20 juil. 2021

39 j'aime

10