Gandahar
6.9
Gandahar

Long-métrage d'animation de René Laloux (1987)

Mon optimisme me perdra…


Offrant une nouvelle chance à René Laloux pour me convaincre qu’il n’est pas seulement victime de Topor dans son horrible Planète sauvage, je suis obligé de lui mettre sur le dos la responsabilité de ces échecs désastreux tant les défauts de l’un renvoient aux défauts de l’autre…


Ainsi, ce goût immodéré et impardonnable pour les créatures chauves bleutées, cette méconnaissance des règles élémentaires de l’animation, ce scénario à la fois mièvre et sentencieux, cette confusion entre accumulation et imagination, cette laideur persistante de chaque plan et l’utilisation abusive de tous les clichés de la S-F les uns après les autres…


Rien que dans celui-ci, nous avons, dans le désordre, une planète inconnue, une sous-espèce mutante, de l’hibernation, du voyage temporel, des robots, une entité omnisciente, une prophétie mystérieuse, un matriarcat seins dressés, des dinosaures et des crabes géants, n’en jetez plus, l’indigestion me guette…


Bien entendu, tout ce fatras s’amoncelle sans queue ni tête dans le vague espoir de réveiller la vigueur de deux ou trois jeunes adultes à la pilosité douteuse déjà mis en branle par la lecture de deux ou trois Metal Hurlant passablement répugnants…


Précisons par ailleurs que si le roman est des 60’s et un premier essai des 70’s, comme son esthétique ignoble nous le prouve assez bien, le film sortira seulement en 1988 et donc absolument ringardisé dès son premier souffle.


Le film propose un des héros les plus fades de l’histoire de l’animation, Sylvain, Syl pour ses amis, modèle Rahan 1969 avec des cheveux bleus et moins de muscles, il accumule les changements d’humeur incompréhensibles tout en restant dans la bêtise la plus crasse et éructe laborieusement les dialogues les plus grotesques de la création (le pire étant les vagues tentatives poétiques qui font encore froid dans le dos vingt-quatre heures plus tard…). Avec ça, des péripéties qui embarrasseraient un mongolien en bas âge, comme l’intrusion du gros dino qui prend le couple de héros pour ses enfants, les sauve, les léchouille et s’en contre-fiche dans la seconde qui suit dans le plus parfait illogisme.


A déconseiller absolument aux enfants pour sa grande laideur, le film fait d’un autre côté montre d’un tel didactisme laborieux qu’il ne peut décemment s’adresser à un adulte normalement constitué. Laissons donc les membres de la secte aduler cet infâme navet entre eux et oublions au plus vite ce souvenir désagréable.

Torpenn
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le 26 juin 2013

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Torpenn

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