Après des débuts pas très glorieux, Rob Cohen s'est lancé efficacement dans le blockbuster bourrin avec des effets spéciaux, des muscles et du budget à ne pas savoir quoi en faire. On lui doit notamment Fast and Furious et xXx mais aussi quelques merdes qu'on a déjà oubliées. Bref, Rob Cohen c'est le Michael Bay du pauvre, le Renny Harlin du riche, le yes-man qui s'embarque dans des productions onéreuses mais qui n'ont dans la coquille que des scripts de gosses.
Pour son onzième film, il s'embarque dans une histoire d'avion de chasse intelligent qui va se retourner contre ses créateurs. Du lourd quoi... Et ce qui aurait pu être un simple divertissement efficace comme on en voyait dans les 80's ne va demeurer au final qu'un produit raté qui s'éloigne considérablement de son sujet initial.
Car si vous espériez avoir une lutte sans merci entre trois pilotes de l'extrême et un avion futuriste, vous serez fortement déçus, Furtif ne conservant cette idée que pendant un petit quart d'heure. Le reste du film n'est qu'une longue présentation d'une heure, mal fichue et peu entrainante, où nos héros s'envoie plus des joutes verbales d'adolescents qu'un véritable affrontement aérien contre l'avion.
La suite change de registre avec les classiques gentils patrons qui sont en fait des méchants, le héros beau gosse qui va tirer tout le monde de la mouise et la bombe anatomique qu'il faut secourir. Passée à la trappe en un clin d'œil, l'idée toute aussi classique de l'intelligence artificielle qui échappe à ses concepteurs s'efface peu à peu pour laisser place à un vulgaire film d'action aux dialogues débiles, aux effets spéciaux approximatifs d'une rare laideur et au scénario manichéen.
Même le trio d'acteurs n'arrive jamais à provoquer un soupçon d'émotion ou une quelconque alchimie, Jamie Foxx devenant le black rigolo de l'équipe tandis que l'énervant Josh Lucas incarne le pilote au sourire Colgate et Jessica Biel la femme forte aux gros nibards (Michelle Rodriguez devait sûrement être occupée ailleurs). Bref, ennuyeux et surtout jamais excitant, Furtif ne rentrera pas dans les mémoires et ne sera tout au plus que deux heures de perdues dans la vie d'un cinéphile.