Cultiver l'absurde avec autant d'obstination dans notre pays cartésien devrait valoir à Quentin Dupieux une médaille tant le réalisateur zébulon se démarque dans le paysage cinématographique français. Qu'est ce qui peut se comparer à un film de Dupieux si ce n'est un autre film du même olibrius ? Les Monty Python ? Ah, non, désolé, il y a dans le cinéma des Britanniques une cohérence dans la loufoquerie, une sorte de mécanique horlogère de précision que l'on ne retrouve pas dans les réalisations de Mr. Oizo. Ainsi dans Fumer fait tousser, qui prend à plusieurs reprises des chemins de traverse par rapport à son intrigue principale, avec de petites histoires indépendantes, certes bien troussées mais largement hors sujet. En conséquence, le film n'a rien d'un coup de tabac, plus proche d'une brise salée que l'on a pris l'habitude d'apprécier chez le cinéaste. Par ailleurs, malgré un comique de situation (et de costumes) efficace, les dialogues manquent parfois de verve et le film est moins hilarant qu'assez repoussant, dans sa volonté de délivrer des effets gore somme toute superfétatoires. Dupieux attire la crème des interprètes du cinéma français et cela reste un grand plaisir de voir ceux-ci s'amuser comme des fous, sans craindre le ridicule. Impossible d'en mettre un davantage en évidence que d'autres car c'est l'aspect collectif qui s'impose, à part peut-être Alain Chabat qui n'a pas besoin d'apparaître à l'écran pour rafler la mise.