Pas la première fois que je m'attaque à Quentin Dupieux, j'avais critiqué Le Daim il y a deux ans, à une époque où je n'avais vu que cinq films du réalisateur. J'adore Dupieux, déjà car il sort la comédie française calibrée de sa zone de confort, mais j'adore aussi les univers qu'il met en scène, toujours surréalistes mais rationnels aussi grâce à son humour et ses dialogues.
Et voilà que je parle de son dixième long-métrage, un film que je devais aller voir au cinéma, jusqu'à ce qu'il soit déprogrammé le jour j. J'ai donc du attendre de longs mois avant de le voir sur le web, je me suis renseigné que très peu pour me garder la surprise de la dernière pastille du cinéaste qui nous réserve souvent des surprises.
J'ai aimé Fumer Fait Tousser, il a un super casting, de bons dialogues et est un bon divertissement. Mais j'ai l'impression de l'avoir apprécié car j'aime Dupieux, sinon je le trouve assez bof.
Déjà, le film est vendu comme un détournement de Super Sentai, mais ce n'est qu'un prétexte pour nous raconter tous les petits scénarios absurdes que Mr. Oizo n'a pas su rallonger pour le format long. Déjà que ses films ne durent même pas 1h30, là il nous sort un film à sketch d'1h15.
Les segments sont racontés par les personnages eux-mêmes durant un séjour de séminaire pour renforcer la cohésion du groupe. Ce sont de petites histoires rigolotes, mais ça n'a pas grand chose à faire dans le récit. Il aurait pu les sortir sous forme de courts métrages à la place, surtout que ces histoires n'ont même pas de lien thématique.
Sinon, le film n'a pas de fin. Ah c'est dommage de tourner autour du pot durant 1h pour se rappeler du scénario secondaire qui devait être principal normalement. Aussi, sa scène post-crédit ne sert à rien.
A force de faire des films qui ont un laps de temps d'écarts très réduits, Dupieux se perd dans ses univers qui lui sont pourtant bien familier. 5 mois après Incroyable Mais Vrai qui porte bien son nom, il aurait pu peaufiner un peu son métrage.
L'ennui durant son visionnage à Cannes car il le connaissait par cœur lui a donné l'idée d'écrire Yannick. Annoncé un mois avant sa sortie et ayant déjà un film suivant en chantier, ce dernier est la renaissance du cinéaste tout en sortant de nulle part.
Pour finir, Fumer Fait Tousser m'est un plaisir coupable de retrouver mon réalisateur français préféré. Mais il a quand même été sacrement fainéant pour le coup.