Michelle Pfeiffer&Catman: Le Défi de la dèche. Snob Tatie Danielle. Blue Jasmine à Paris.

Liste de remarques avec mini spoils:



"Il s'est étouffé dans le fauteuil où vous êtes assise."



Commence en Blue Jasmine et semble finir dans une salle d'attente d' asile psy de luxe.


____________Une sorte d'Arielle Dombasle Américaine, avec des touches de Morticia Addams ou de Jasmine de Woody Allen va perdre tout son argent suite à la mort de son mari, à son propre emprisonnement et à son laxisme comptable. Elle se moque littéralement de l'argent.
Cette froide personnalité du tout-New-York ("socialite"), comme un vestige de 'Ridicule' de Patrice Leconte, ne peut pas envisager de perdre la face dans son milieu et fuit se cacher à Paris ('french exit' est je crois une fuite discrète de lâche?).
Elle fuit avec un pécule en cash qui nous servira aussi d'habile indicateur du temps qui passe.
(au lieu d'inscrire au bas de l'écran "trois, six ou 9 mois plus tard"...on verra juste la pile de billets diminuer).
Pourtant fiancé, son cher fils vient avec elle, soi-disant temporairement, mais volontairement.
Michelle Pfeiffer reprend un peu son rôle de femme de De Niro en Madoff dans 'Wizard of lies'
avec une touche, à un moment d'aiguisage de couteaux de cuisine, de nuit, qui rappele la femme de De Niro dans 'Malavita'.
Sauf qu'ici, elle a enfin le rôle principal, le mari étant déjà mort...(seule manière pour avoir le premier rôle?): elle l'a d'ailleurs laissé pourrir dans leur maison de luxe, en a fait de la prison, en est sortie.
Et a récupéré de suite son fils alors en école privée. Elle lui offre une vie de vagabond, mais riche. De dilettante mais libre. Elle se moque de l'argent et lors de deux scènes, on la verra quasiment préférer des vagabonds, mais polis et éduqués, aux policiers obséquieux ou autres représentants de l'autorité ou bon ordre. Elle qualifie d'ailleurs son banquier, sans qu'il s'en rende compte de porc (dans une scène merveilleusement traduite en VF avec une astuce épatante).


Mais rien de vraiment trop machiavélique ou vénale chez ce personnage déchu, juste une impression d'indifférence. La chute d'une sorte de noblesse condescendante et froide, à la suffisance moqueuse, connue et parfois admirée, pour sa classe vestimentaire et répartie verbale sanglante.
Elle dépense sans compter, paye en billet de 100 euros sans entendre la monnaie.
Une sorte de Grande Bouffe de la dépense suicidaire?


** ____________Asile en milieu ouvert? soutien psychologique en salon:*
Sa possible rédemption ("cliché" dirait elle) se passe à Paris où elle croise des personnages décalés, inattendus qui vont s'entraider chacun, et pas qu'avec de l'argent.
Le salon de l'appartement de Paris où elle s'est réfugiée, donne parfois une impression des réunions dans 'Vol au dessus d'un nid de coucous' en plus soft et modéré.



comme "un CMP" (centre médico-psychologique, CMP, qui ont bourgeonné en France pour compenser la disparition de psychiatres aux Urgences des hôpitaux).
Son amie, sa seule amie, elle encore riche Américaine soudain de retour dans son propre appartement qu'elle n'a prêté qu'à son amie,le découvre peuplé:
_d'un chat possédé (voix et réincarnation joué par l'abonné aux ordures, Tracy Letts),
_d'un détective privé qui a refusé de jouer dans 'Amistad', (Isaach de Bankolé),
_d'une voyante obèse (Danielle Macdonald, épatante dans 'Patti Cakes', mais sous utilisée ici),
_d'une autre riche américaine dépressive qui a justement des attitudes de la première bonne de 'Tatie Danielle', jouée alors par une épatante Neige Dolsky,
(ici remplacée auprès de la riche Tatie Danielle par une toute aussi variée Valerie Mahaffey, qui finira d'ailleurs par passer l'aspirateur pour tous;
son vibromasseur qu'elle garde bien sûr au congélateur ne lui suffisant sans doute plus...).
Cette Valerie Mahaffey n'apparait pas au casting sur SC mais elle jouerait selon imdb aussi dans Young Sheldon et Glee.

Salon d'appartement à Paris devenu salle d'attente d'asile psychiatrique où se retrouvera aussi
Daniel di Tomasso, le 'nouveau' fiancé qui en a marre de cette bande de Freaks,
et qui veut qu'Imogen Poots s'exorcise de son ex.



Le primo fiancé, le fils de Pfeiffer, est aussi là, Lucas Hedge dont le sous-jeu est tout ce que je déteste souvent dans un film et acteur.
Je l'ajoute à mes acteurs qui sous-jouent, ne font rien et arrivent à donc passer parfois pour des bons...(ils le sont parfois mais pas toujours).


________'Séparer le bon grain de l’ivraie': attendre et donner des chances à l'autre même si mauvaise impression et mauvais premier contact; les pourri(e)s et nazes ne sont peut -être pas ceux qu'on pense de prime abord...comme sur les sites.
Ma scène préférée est donc la rencontre entre Michelle Pfeiffer que je savais bonne actrice
et cette Valerie Mahaffey (Young Sheldon et Glee)
La riche veuve américaine vivant seule à Paris,primo arrivante,demande à la veuve américaine, récente réfugiée, d'être son amie: ce qu'elle refuse de manière hostile et maladroite, comme à son habitude...comme on le voit souvent dans les films autour des Sororités genre Gamma Phi Beta caca, des séries et films universitaires ("cliché" dirait Pfeiffer).
Mais elles se donnent une autre chance et l'admiratrice béate devient amie quasi respectée...rédemption, éducation, apprentissage ("clichés"):



"Since when do you humour your admirators?
"Depuis quand, tu ménages tes fans folles de toi", lui demandera son amie abasourdie de la voir perdre son méchant habituel snobisme sarcastique distant.



____________Pfeiffer pensant que son mari mort est re incarné dans le chat qui léchait le corps,
m'a rappelé Nicole Kidman dans 'Birth' pensant que son mari mort est bien sûr re incarné dans l'enfant qui sonne à sa porte et l'aime...


____________Vu un soir au hasard, il me restait à le revoir, et à aller chercher qui a fait cette bande originale légère et un peu snob aussi, mais fun, notamment l'air du générique de fin qui m'était resté dans la tête...
Je découvre qu'elle est d'un Nicolas Aaron deWitt qui a beaucoup d'extraits sur son site.
Et au passage, je découvre alors que le film est écrit par Patrick DeWitt, l'auteur des 'Frères Sisters' d'Audiard.

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le 21 juil. 2021

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PierreAmo

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