Y'a-t-il un film pour lutter contre l'obsolescence programmée ?

Je me suis aussi posé une question à plusieurs reprises pendant le film : n'est-ce pas un peu too much ?

Et puis je me suis dit que le film arrivait à tout caler, tout le parcours de Frankenstein - et avec rythme, tout sans perdre une seconde (au diable les plans, le jeu et la musique)... C'est donc que nous sommes en présence d'une adaptation plus honnête qu'indigeste... parce que ç'aurait pu être bien plus too much. L'essentiel, me semble-t-il, est que le film préserve l'intégrité narrative de l'histoire (pour une fois !) et qu'il maîtrise les temps morts et les temps forts. Tout le reste, ceux qui dénigrent, sont des fines bouches, des estomacs délicats... Car le fond de la discorde à propos de ce fourvoyé de chevalier de l'ordre de la couronne de mon cul de Branagh est l'importance que nous apportons à la forme d'un film, plus ou moins distinctement de son fond. Nous discordons sur sa manière... Il y a de quoi à vrai dire.

Le film remplit le contrat de l'adaptation et fait l'alliance entre un roman maintes fois visité et un film tout public. Bon. J'ai même envie de dire que si Hamlet - film de 4 heures - est aussi bien fait et lisible, ce serait intéressant à en prendre connaissance. Il y a quelque chose de très pédagogique chez ce shakespearien de mes couilles velues de Branagh et... Cela me sied.

J'ai beaucoup aimé quand la fiancée, toute rapiécée comme un triste nounours, brûle et attise les flammes en courant : on se dit "quel romantisme !" (vite fait).... Et puis, plus elle court et enflamme tout sur son passage, plus on se croirait dans un film de Michael Bay.

Cela donne un petit côté épique au film, un côté tragique et décuplé mais c'est peut-être un peu too much pour conquérir mon coeur endurci. Mais la mise en scène pompière n'est pas en soi en désaccord avec le fond du film... Elle se justifie... Elle se justifie parce que c'est une histoire fantastique, romantique, passionnelle, instinctive, bref une histoire de vengeance où la demi-mesure ne peut pas avoir de place. Alors oui, ce leprechaun buveur de pisse de Branagh marche avec des gros sabots, et alors ?... Si ça trouve une justification et une fenêtre assez large pour être plausible ?

Oui, il y aurait pu y avoir un peu plus de retenue, une meilleure photo, mais tout ça me paraît pinailler sur ce qui est vraiment, réellement secondaire.
Au contraire, il y va franco, c'est validé par Coppola en qualité de producteur. Je dis banco.

Enfin, j'ai à dire que j'ai vu ce film à sa sortie. C'était du temps où l'on en parlait comme d'un échec commercial, où le bankable De Niro connaissait ses premiers revers. Il m'avait beaucoup plu étant enfant (oui, c'est un argument majeur pour moi), et que, en le revoyant maintenant, il est conforme à mes souvenirs... Autrement dit, il ne vieillit pas de trop.
Très souvent, les films spectaculaires perdent de leur grain au bout de dix, quinze ans : leur mode est passée. Force de constater, ici, que Branagh réussit quand même à faire une oeuvre qui dépasse son époque... La chose est à méditer, il me semble, pour ceux qui n'y verraient que spectacle, mode et pop corn.
Andy-Capet
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le 4 mars 2014

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le 4 mars 2014

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