Flesh Gordon par Garcia

Ouhlala c'est encore pire que ce à quoi je m'attendais. Ou encore mieux, je ne sais pas. En tout cas ce film est très dense, difficile de s'ennuyer lorsque l'on navigue entre des dialogues nanars, des scènes sexy ou encore des combats épiques, pas crédibles une minute, des fois contre des monstres en stop motion, le tout avec des décors et des costumes innovants toujours plus dans le kitsch.

Pourtant le scénario est quasi inexistant, mais des deus ex machina successifs permettront d'introduire toute une flopée de personnages hauts en couleurs. Et il faut dire qu'en plus de céder à la facilité, le scénario est d'une lourdeur exemplaire, particulièrement pervers avec le plus de filles à poil et de situations scabreuses possible. Déjà à la base, le pitch peut se résumer ainsi : la Terre est soumise au rayon Sexe venant de la planète Porno, Flesh Gordon et le Professeur Ejacule vont tenter d'arrêter cette catastrophe. Difficile de faire moins subtil. Mais ce n'est pas tout, la version française rajoute une bonne couche d'idioties avec des intonations bien nanardes et des blagues pas drôles (le Professeur Ejacule affirme par exemple à propos de son astronef secret qu'il vient de terminer de construire : "heureusement j'ai pu trouver l'ensemble des pièces nécessaires sur le catalogue de La Redoute" merci Professeur Ejacule (je ne m'en lasse pas)) Avec en plus des bruitages cartoonesques, Flesh Gordon risque à plusieurs moments de sombrer définitivement dans un humour cours de récrée irrécupérable, mais heureusement la magie du nanar finie toujours par opérer.

Au final on arrive même à trouver au métrage pas mal de qualités, tout d'abord il y a une bonne humeur assez communicative, c'est constamment un peu rigolo, des fois parce que les blagues sont bonnes et des fois parce qu'elles sont mauvaises, et puis les décors et les effets spéciaux ont un certain charme, que ce soit les monstres stop motion suscités (que ne renierai pas Harryhausen), les maquettes ou quelques décors peints. Tandis que les costumes sont absolument tous mauvais et ridicules. Même s'il faudra avouer que sur le terrain du kitsch, l'autre reprise du personnage de Flash Gordon, le film de Mike Hodges sorti 5 ans après ce Flesh ci, est un sommet indépassable.