https://www.youtube.com/watch?v=zcev7yEPeF8


Damien Chazelle et Ryan Gosling. La mixtape on la connaît. C'est LaLaLand. C'est du poétique, du beau, de l'enivrant.
Ici, on quitte Los Angeles, les strats et les paillettes d'Hollywood. Direction Houston, décollage pour la Lune.


Gosling incarne Neil Armstrong dans ce biopic qui se veut, semble t'il, différent des autres films traitant de la légendaire conquête de la Lune.
Un point de vu plus personnel, moins patriotique. On plonge dans la vie du professeur et aviateur Armstrong dont tout le monde connaît le nom et l'exploit. Malgré cela, je pense que très peu de personnes connaissent réellement les troubles et les songes qui tourmentèrent cet homme comme tournent les étoiles dans l'Univers obscur.


Pour raconter son histoire, Chazelle rentre d'emblée dans des domaines éloignés du speech clinquant de la conquête spatiale. Il va mettre en avant la vie de famille et le deuil.
Le réalisateur va derrière sa caméra, nous jouer la carte de l'approche émotionnelle. Arsmtrong est un père famille avant toute chose. Gosling enfile le costume du talentueux professeur qui avant de rêver à la Lune, rêve d'une vie simple et tranquille.


Chazelle propose alors un chassé croisé entre scènes intimes, à la fois lumineuses et sombres et les scènes "techniques". Le métier de pilote puis d'astronaute de Neil Armstrong prend autant de place dans le film que l'à côté.
L'à côté est porté par madame Armstrong, brillamment interprété par Claire Foy. La famille Armstrong devient le berceau d'une histoire à la fois belle et émouvante, filmée de façon poétique tant dans la vie que dans la mort.
On touche d'ailleurs presque au sublime lors de certains mouvements de caméras. Terrence Malick sors de ce corps !


Le jeune réalisateur ne maîtrise pas seulement le cadre intimiste familial. Mr s'est bien renseigné. First Man est un film très pointu du point de vu scientifique. Les appareils, outils de la Nasa, techniques et méthodes d'apprentissages sont très intéressantes à observer.
Le parcours de Neil est excitant à suivre. Tellement excitant qu'on commence à en avoir marre. Marre de ces allers - retours en excès liés à la surcouche émotionnelle autour de la famille.
Jongler entre le monde pro et familial n'est pas facile comme choix. Chazelle aurait pu éviter des longueurs inutiles et en fait trop.


Les musiques de l'Oscarisé Justin Hurwitz viennent quant à elles sublimer une quête de l'au delà prenante tout du long. On découvre petit à petit un personnage presque froid, obsédé par ce gros caillou blanc flottant. Gosling est doué. Doué pour dire peu de choses et transmettre beaucoup d'émotions. Plus la pression monte autour des projets Gémini puis Apollo, plus l'on sent une tension nous envahir.
A un certain stade, on ne compte plus les sacrifices nécessaires à ce projet. Même si l'on connaît l'issue du film, on ressent cette angoisse montante.


Rarement le silence dans une salle de cinéma n'aura été aussi pesant. Le final est magnifique. On peut soupirer devant le jet du bracelet qui vient romancer une scène qui n'en avait probablement pas besoin. Cependant, cela ne gâche pas l'historique épopée dans l'univers que l'on vient de vivre.


Alors, le soir, les yeux tournés vers la Lune lumineuse, on sort de la salle en ayant en tête l'exploit colossal que ce fut, que ce petit pas pour l'homme et ce bond de géant pour l'humanité.

Créée

le 7 mai 2019

Critique lue 133 fois

Félix Leloup

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