J'avais gardé un souvenir assez... brumeux (le souffle du dragon ?) du film, vu pour la dernière fois il y'a un peu plus de 20 ans (et oui les enfants. Tiens, rangez votre chambre au lieu de vous moquer...) accompagné d'un sentiment de bric et de broc.

Mon âme de jeune étudiant historien avait été froissé, je m'en souviens, par cette utilisation d'armures (chromées) à peu près 1000 ans avant leur utilisation connue...

Pourtant, dès les premières secondes, les scènes reviennent parfaitement clair en mémoire, preuve que l'œuvre est au moins marquante d'un point de vue plastique: il y a des éléments que la rétine a gardé vivaces et ce simple fait mérite une forme de respect.

Alors quoi ? Qu'en est-il finalement, après cette nouvelle vision ?

Il reste ce mélange bizarre de mise en image parfois réussie d'une des plus grandes et anciennes légendes humaines mixée avec un humour potache désacralisant. Un Opéra de Wagner qui aurait rencontré Monty Python.
La geste Arthurienne revue et corrigée, avec le chanteur des Bee Gees dans le rôle titre, qui se marie avec Kate Bush, mais cette dernière tombe amoureuse du David de Michelange, sous l'oeil malin d'un Gandalf qui a un bol en métal vissé sur la tête.
Du coup les copains cylons de Maurice Gibbs, un peu perdus, partent chercher un gobelet métaphysique.

Rajoutons l'élément étrange suivant: à chaque fois que monsieur compte fleurette à madame (Uther/Igrayne -la fille de Boorman- ou Arthur/Morganne -tiens, Helen Mirren a été jeune ??-), le bébé nait la scène suivante. Boorman a inventé l'ellipse gestationnaire.

Quant à la musique: très bien, mais ce n'est finalement que deux ou trois extraits de Wagner et Karl Orff, et tout puissant que ce soit, ce n'est finalement que de la BO de compil, comme il s'en fait tant et qui ne confère pas vraiment, à mon goût, de réelle plus-value au résultat.

Le verdict est donc que l'impression foutraque de l'époque est rigoureusement celle que m'inspire cette nouvelle vision. Le résultat est singulièrement attachant, avec de très beaux moments mais qui ne sont radicalement jamais tout à fait épiques ou magiques. Ils restent viscéralement cinématographiques.
Et c'est déjà pas si mal.

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le 3 sept. 2011

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guyness

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