Construit en 3 parties disctinctes mais qui s'enchainent parfaitement, Evolution parle des dommages et conséquences de l'antisémitisme sur une famille juive durant 3 générations. Une grand-mère, alors bébé sur la première partie dans les décombres de la seconde Guerre Mondiale, une fille et son petit-fils, chacun étant le point central d'une partie. On sent que depuis qu'il fait ses films avec son épouse, Kornél Mundruzcó met un peu d'eau dans son vin pour devenir le Grand cinéaste que Frémaux et Cannes veulent qu'il soit, mais malgré une belle ambition, et des choses réussies (il y en a), je crois que je n'aime pas le film. Il est pourtant brillamment mis en scène, construit en seulement trois plans séquence (un par partie), même s'ils sont truqués pour le bien du récit, mais malgré cette ampleur, cette ambition visible, le cinéaste ne résiste pas à deux sirènes ô combien nocives, celles de l'épate et de la provoc. L'épate est essentiellement visuelle bien évidemment, quant à la provoc, elle surtout liée à une scène de merde, au sens premier du terme, sur laquelle Mundruzco s'appesantit plus que de raison, humiliant un personnage pour un message in fine complètement con, à savoir qu'elle évacuerait ainsi toute la merde d'Auschwitz. Bref, j'ai failli me barrer à ce moment du film, je suis resté car je savais le film construit en sketches, et qu'on allait passer à autre chose. J'ai d'ailleurs bien fait car il y a de belles choses dans la partie 3, même si on est loin de White Dog, qui reste son plus beau film à ce jour.


FrankyFockers
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le 25 mai 2022

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FrankyFockers

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