Le bonheur suprême ?
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Auteur d'oeuvres de science-fiction assez singulières ("Another Earth" et "I Origins"), l'américain Mike Cahill signe ici, sous l'égide du géant Amazon, son premier "gros film" puisqu'il met en scène deux pointures du cinéma outre-Atlantique, Owen Wilson et Salma Hayek. Mais outre cela, "Bliss" (qu'on préférera au très moche titre français "Etat d'esprit"), a tout de l'OVNI cinématographique tant il offre une vision novatrice de son sujet principal (qu'on ne révélera pas ici).
Commençant son film à la manière du cultissime "Matrix" (un homme a des visions d'une réalité parallèle et se retrouve englué dans une situation familiale et professionnelle précaire et aliénante), le film surprend voir déstabilise son audience durant ses premières minutes. A la fois bancal et intriguant, l'histoire ne révèle toute sa profondeur que lorsque le spectateur devine les contours de ce qui est narré ici. C'est un peu le gros point noir du film d'ailleurs, un début poussif qui souffre de profondes incohérences au vu de ce qui suit. Mais la majeure partie du film se révèle assez alléchante, en grand partie grâce au duo formé par Hayek et Wilson.
A la fois invraisemblable et très crédible, le choix des deux acteurs est proprement génial au vu de la nature duelle du film. Invraisemblable car leur couple semble se former de manière irréaliste mais crédible en ce sens que cette invraisemblance résonne parfaitement avec le coeur du film. De plus, les deux acteurs apportent une candeur et un investissement émotionnel rare dans une oeuvre qui lorgne, grâce à eux, vers la romance plaisante et assez touchante.
En résulte une oeuvre de nature plurielle qui, dans sa maladresse, réussit le tour de force d'offrir une vision originale et immersive d'un sujet déjà abordé dans le cinéma. "Bliss" est donc une oeuvre assez expérimental qui prouve que son auteur est à ranger au côté des metteurs en scène à surveiller de la science-fiction moderne.
Créée
le 23 juin 2021
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